La décision est sage compte tenu des risques de dérapages et au manque de conditions réglementaires prévues par la loi. Elle émane de la préfecture d’Al Hoceima: la marche prévue le 20 juillet est interdite. Dans un communiqué, la préfecture dit avoir été informée qu’un mouvement de mobilisation était en cours, notamment sur les réseaux sociaux, en vue de l’organisation de ladite marche. «L’appel à cette manifestation s’est déroulé sans respecter les procédures en vigueur», lit-on, dans ce communiqué.
Les «coordinations» derrière cet appel ne disposent pas de surcroît de statut juridique, ce qui constitue en soi une infraction, la loi octroyant, à titre exclusif, aux partis politiques, organisations syndicales, corps professoraux et associations, le droit d’organiser des manifestations.
En plus, ajoute le communiqué, les autorités estiment que la population a droit à la paix et à la sécurité, notamment pendant cette période estivale. Rappelons que c’est le dahir des libertés publiques de 1958, amendé en 1973, qui encadre l’autorisation et l’organisation d’une manifestation sur la voie publique. Quand il s’agit de marches mobiles, comme celle prévue à Al Hoceima, il est impératif de déposer une déclaration auprès des autorités. Ceci, dans un délai compris entre 3 et 15 jours. Dans cette déclaration, doivent figurer l’identité des organisateurs, la date, la durée et l’itinéraire de la marche. La finalité n’est autre que de permettre à ce genre d’événements de se dérouler sans heurts. Autant dire qu’aucun de ces critères n’est rempli s’agissant de la marche d’Al Hoceima.
L’itinéraire peut par ailleurs faire l’objet de négociations, le but étant de préserver l’ordre public. La présence des forces de l’ordre lors de ce genre de rassemblements se justifie, elle, par les impératifs de dégager le parcours, mais aussi protéger manifestants, biens et personnes.
Au regard des manquements multiples à l’organisation d’une manifestation, au non respect des règlements en vigueur et au risque manifeste de dérapages, les autorités d’Al Hoceima ont pris une décision à la fois sage et conforme à loi en interdisant une marche sauvage.