Dans ce droit de réponse, la délégation marocaine souligne que son homologue algérienne a cru bon de répondre à l’intervention du Royaume du Maroc au débat général pour réitérer ses propos fallacieux sur la question du Sahara marocain, afin de tenter de se dérober de sa responsabilité historiquement, juridiquement et politiquement établie dans ce différend régional. Ce faisant, la délégation algérienne tente vainement d’induire la communauté internationale en erreur.
La délégation du Maroc n’a fait que reprendre les décisions prises par les Nations Unies et les faits tels qu’établis, en démontrant, devant l'Assemblée générale de l’ONU, par les preuves historiques, politiques et juridiques, par les décisions de l’ONU, ainsi que par les faits et les actions de l’Algérie elle-même, que cette dernière est partie principale au différend régional sur le Sahara marocain, et que ce différend est une question touchant à l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc.
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Dans ce droit de réponse, la délégation marocaine relève que l’Algérie est mentionnée à 5 reprises dans toutes les dernières résolutions du Conseil de Sécurité, y compris la résolution 2602 d’octobre dernier. Elle est mentionnée le même nombre de fois que le Maroc, et le Conseil fait d’elle une partie principale à ce différend.
«L’Algérie elle-même se déclare partie principale à ce différend régional. Il convient de rappeler que dans sa lettre de novembre 1975, au Conseil de Sécurité, l’ancien ambassadeur algérien à l’ONU a déclaré que les parties concernées et intéressées dans l’affaire du Sahara sont l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Cela est consigné dans le document S/11880 du Conseil de Sécurité, pour qui veut le consulter», indique la délégation, qui confirme que l’Algérie a officiellement réagi à toutes les propositions faites, aussi bien par le Secrétaire général de l’ONU et ses Envoyés personnels, que par le Maroc.
«L’Algérie n’a-t-elle pas officiellement refusé l’Accord cadre proposé par l’ancien Envoyé personnel James Baker? Sa lettre au Secrétaire général de l’ONU à cet égard est consignée dans le rapport du Secrétaire général au Conseil de Sécurité», souligne la délégation, indiquant que l’Algérie rompt presque ses relations diplomatiques et prend des mesures de rétorsion économiques contre des pays soutenant l’Initiative marocaine d’autonomie.
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La délégation marocaine rappelle également que l'Algérie a soumis, le 2 novembre 2001, à Houston, à l’Envoyé personnel du Secrétaire général d’alors, James Baker, une proposition de partition du territoire du Sahara marocain et de sa population. Ce que le Maroc a catégoriquement refusé.
«L’Algérie a créé le 'polisario', groupe armé séparatiste. Elle l’accueille sur son territoire, le finance généreusement, lui pourvoit toutes les armes et le soutient diplomatiquement, en lui consacrant tous les moyens disponibles dans son appareil diplomatique», poursuit la délégation.
Contrairement aux assertions trompeuses de l’Algérie, la question du Sahara Marocain est une question d’intégrité territoriale et d’unité nationale du Royaume du Maroc, et nullement une prétendue question de décolonisation, souligne la délégation, relevant que c’est le Maroc qui a inscrit la question du Sahara marocain, en 1963, sur l’agenda des Nations Unies, pour récupérer définitivement ses Provinces du Sud.
«A ce moment-là, le groupe armé séparatiste, lié au terrorisme dans le Sahel, n’existait pas. Il a été créé, plus de dix ans plus tard, par l’Algérie pour tenter de contrecarrer l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc», ajoute la délégation marocaine.
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Le Maroc a, définitivement et irréversiblement, récupéré son Sahara, à travers la signature de l’Accord de Madrid, le 14 novembre 1975. Cet Accord a été consigné auprès du Secrétaire général des Nations Unies, le 18 novembre 1975, et entériné par l’Assemblée Générale dans sa résolution 3458B, du 10 décembre 1975.
La question du Sahara marocain est inscrite sur l’agenda du Conseil de Sécurité sous le chapitre VI de la Charte de l’ONU, sur le règlement pacifique des différends et ce, en tant que différend régional.
Dans ce droit de réponse, la délégation marocaine indique que son homologue de l’Algérie continue d’évoquer un prétendu référendum. Faut-il rappeler à la délégation algérienne que le Secrétaire général de l’ONU a conclu, après des années de discussions stériles, à l’inapplicabilité du plan de règlement, et du référendum, notamment dans son rapport S/2000/131 en date du 23/02/2000 (paragraphe 32), dans lequel il déclare qu'«en dépit des efforts considérables qu’elle a déployés sous l’autorité de plusieurs représentants spéciaux successifs, il n’a pas été possible pendant toute cette période (près de neuf ans) d’appliquer dans son intégralité quelque disposition principale du plan de règlement que ce soit, à l’exception de la surveillance du Cessez-le-feu», et ce en raison de «divergences fondamentales de vues entre les parties au sujet de l’interprétation à ses dispositions principales».
Partant de ce constat, le Conseil de Sécurité n’évoque plus ni le plan de règlement ni le référendum, qui y était contenu, dans aucune de ses résolutions adoptées depuis 2001.
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N’en déplaise à la délégation algérienne, le prétendu référendum est mort et enterré, et malgré ses vaines tentatives, l’Algérie ne pourra jamais le ressusciter, car on ne ramène pas les morts à la vie, ajoute la délégation, notant que la seule solution à laquelle appelle le Conseil de Sécurité, est la solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis à ce différend régional, conformément au paragraphe 2 de la résolution 2602, incarnée par l’Initiative marocaine d’autonomie.
S’agissant du processus des tables rondes, et encore une fois contrairement à l’Algérie, le Maroc s’inscrit dans la légalité internationale. En effet, le processus des Tables Rondes a été acté, établi et consacré par le Conseil de Sécurité dans toutes ses résolutions depuis 2018, dont la résolution 2602, poursuit la source, faisant observer que le Conseil de Sécurité a, également, consacré le format ainsi que les participants qui sont le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le «polisario».
En s’attaquant au processus des tables rondes, l’Algérie s’attaque à la légalité internationale, incarnée par les résolutions du Conseil de Sécurité, seule autorité chargée de l’examen de la question du Sahara marocain, explique la délégation marocaine.
«La délégation algérienne semble-t-elle oublier que son pays a participé aux deux premières tables rondes par deux ministres des Affaires étrangères? L’Algérie doit donc participer activement et de bonne foi aux Tables Rondes, comme le lui demande le Conseil de Sécurité et comme elle l’a déjà fait à deux reprises», insiste ce droit de réponse.
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Concernant les références biaisées de la délégation algérienne à l’Initiative marocaine d’autonomie, la délégation rappelle que la prééminence de cette Initiative a été consacrée dans les 18 résolutions du Conseil de Sécurité, depuis sa présentation en 2007. Ces mêmes résolutions se sont félicitées du sérieux et de la crédibilité de l’Initiative marocaine de l’autonomie.
La délégation marocaine souligne, dans ce cadre, que l’Initiative marocaine d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Royaume, est la seule et unique solution à ce différend régional, appuyé par plus de 90 Etats membres de l’ONU.
«L’Initiative marocaine d’autonomie est conforme à la légalité internationale et aux résolutions des Nations Unies», affirme la délégation, en rappelant que la population du Sahara marocain jouit de l’ensemble de ses droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels. Cette population a, démocratiquement, élu ses représentants dans les instances régionales et nationales du Royaume. Il s’agit des représentants légitimes de cette population, qui œuvrent au quotidien à la gestion des affaires des deux régions du Sud du Royaume.
Soulignant que les provinces du Sud du Royaume du Maroc jouissent du niveau de développement le plus élevé dans toute la région nord-africaine, la délégation précise que 27 pays et organisations régionales ont ouvert des consulats généraux dans les villes marocaines de Laâyoune et Dakhla.
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Pour ce qui est de l’enregistrement et du recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, la délégation algérienne est, une nouvelle fois, en porte-à-faux de la légalité et des conventions internationales, car, fait remarquer la délégation marocaine, depuis 2011, toutes les résolutions du Conseil de Sécurité n’ont cessé d’appeler l’Algérie à permettre au HCR de procéder au recensement de ces populations.
«La Convention de 1951 sur les Réfugiés impose à l’Algérie, qui en est Etat partie, de permettre le recensement des populations des camps, et de leur permettre de bénéficier des trois solutions durables, afin de garantir leurs droits», rappelle la délégation dans ce droit de réponse, ajoutant que le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) est mandaté de procéder au recensement de toutes les populations des camps. Ce qui lui est permis partout dans le monde, sauf en Algérie. L’absence de ce recensement permet le détournement des aides humanitaires destinées aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf.
Et la délégatiion marocaine de poursuivre son propos dans ce droit de réponse en précisant ce fait: la délégation algérienne se contredit elle-même en déclarant, d’une part, que le recensement est une question technique, et en le conditionnant, d’autre part, par le règlement politique. L’Algérie se doit de savoir que le droit humanitaire international établit une claire distinction entre les aspects humanitaires des différends et les questions politiques les concernant. L’Algérie doit donc cesser d’instrumentaliser les populations séquestrées dans les camps de Tindouf à des fins politiques.
S’agissant des liens avérés entre le «polisario» et les groupes terroristes au Sahel, la délégation marocaine rappelle à son homologue algérienne le cas du terroriste Adnan Abou Walid al Sahraoui, abattu l’année dernière, membre du «polisario» ayant longtemps vécu dans les camps de Tindouf, et qui a par ailleurs été le chef du groupe terroriste «Etat islamique au Grand Sahara». Il s’agit là d’un seul cas, parmi d’autres des liens du «polisario» avec le terrorisme dans le Sahel.
Et la délégation marocaine de conclure son propos, dans ce droit de réponse, par le fait que la délégation algérienne est appelée à privilégier la voix de la raison et à s’engager, sérieusement, dans le processus des tables rondes, comme cela est demandé par la résolution 2602, afin de parvenir à une solution définitive à ce différend régional, sur la base de l’Initiative marocaine d’autonomie.