Parlement: bras de fer entre le PAM et le gouvernement sur les questions orales

La chambre des représentants.

La chambre des représentants. . DR

Revue de presseKiosque360. Le gouvernement aurait dépassé le délai constitutionnel légal pour répondre aux questions du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité. C’est du moins ce que lui reproche ce dernier, qui menace de boycotter les séances orales.

Le 09/01/2018 à 22h09

Pour une fois, il ne s’agit pas vraiment d’une passe d’armes circonscrite aux seuls adversaires irréductibles du PJD et du PAM. Cette fois-ci, c’est tout le gouvernement qui est pointé du doigt par le groupe parlementaire du Tracteur.

Relatant le déroulé de la séance hebdomadaire des questions orales qui s’est ouverte lundi dernier, Al Ahdath Al Maghribia s’arrête, dans son édition du mercredi 10 janvier, sur les menaces des députés du PAM de boycotter les prochaines séances réservées aux questions orales, au cas où les membres du gouvernement continueraient de faire la sourde oreille à leurs questions.

Pour rappel, l’Article 100 de la Constitution de juillet 2011 stipule que: «Une séance par semaine est réservée dans chaque Chambre par priorité aux questions des membres de celle-ci et aux réponses du gouvernement. Le gouvernement doit donner sa réponse dans les vingt jours suivant la date à laquelle il a été saisi de la question. Les réponses aux questions de politique générale sont données par le Chef du gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au Chef du gouvernement.»

Certains députés du PAM sont même allés jusqu’à dire, selon Al Ahdath, que le citoyen marocain est en train de descendre dans la rue pour exprimer sa colère face aux différents problèmes qu’il affronte, parce que le Parlement ne joue plus son rôle à cause du refus du gouvernement de répondre aux sollicitations des représentants élus par ce citoyen dans les délais impartis. Forts de ce raisonnement, les députés du parti d’El Omari ont paradoxalement menacé de ne plus assister aux séances des questions orales! Pour laisser le gouvernement à nu face au citoyen?

Le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a reconnu ce retard, mais l’a imputé au nombre très élevé de questions écrites adressées au gouvernement. Ainsi, en dehors des milliers de questions orales auxquelles il a été directement répondu lors des séances hebdomadaires du Parlement, El Khalfi a dénombré quelque 3.427 questions écrites transmises aux ministres, dont 1.652, soit 44%, ont reçu des réponses. El Khalfi estime que, comparativement aux gouvernements précédents, ce chiffre représente quasiment un record, d'autant que le gouvernement actuel est entré en fonction il y a moins de 8 mois…

Concernant les questions écrites émanant des seuls députés du PAM, le porte-parole du gouvernement, un PJDiste soit dit en passant, a affirmé qu’elles sont au nombre de 388, dont 173 ont reçu une réponse de la part du gouvernement. Et ce, «sans compter les questions qui ont été retirées à la demande du PAM» à cause de leur caractère et leur momentum «sensibles», a conclu le ministre.

Par Mohammed Ould Boah
Le 09/01/2018 à 22h09