Il est professeur d’économie et a formé des milliers d’étudiants issus des universités et écoles spécialisées au Maroc. Il est aussi le patron du très influent Centre marocain de conjoncture (CMC) et a fait des chiffres et autres statistiques son métier en vue d’expliquer les grandes tendances socio-économiques du Maroc. Devenu président de la Chambre des députés, depuis quelques mois, il vient d’ausculter le niveau d’études des membres de celle-ci.
Dans leur édition de ce lundi 14 août, les quotidiens Al Akhbar et Al Ahdath Al Maghribia rapportent que, lors de sa conférence de presse, en marge de la clôture de la session printanière du Parlement, Habib El Malki a divulgué des chiffres «surprenants»: quelque 20% des 395 représentants de la Nation sont allés au lycée, mais n’ont pas eu leur Baccalauréat, 5% ont juste un CEP, alors que 2% d’entre eux n’ont jamais fréquenté les bancs de l’école. En fait, tout le monde savait que nombre d’analphabètes siégeaient au sein de l’antre du pouvoir législatif marocain, mais personne ne connaissait l’ampleur exacte de ce phénomène, qui vient enfin d’être quantifié.
Selon Al Ahdath, ce sont les députés élus dans de petites communes, notamment rurales, qui représentent le gros du bataillon des représentants sans niveau d'études supérieures, contrairement aux élus nationaux ou des grands centres urbains qui forment quasiment les 74% des députés ayant un diplôme supérieur.
Une semaine seulement après que certains parlementaires ont soulevé la question des ministres qui achètent des diplômes supérieurs pour masquer leur «analphabétisme», voici qu'il s'avère que 26% des députés ont un niveau inférieur au Baccalauréat. L'arroseur arrosé, en somme.