Dans son édition du mercredi 17 juillet, le quotidien arabophone Al Akhbar a consacré son éditorial du jour à la prévarication au sein de la Chambre des députés qui a adopté, ce mardi 16 juillet un nouveau règlement intérieur prônant, en vertu d’une nouvelle charte éthique, la mise en quarantaine de tout parlementaire poursuivi en justice et sa mise à l’écart en cas de condamnation.
Cette initiative intervient en droite ligne des nombreux discours et lettres royaux mettant en garde contre les dangers du phénomène de la prévarication, dans ses différentes facettes, surtout quand ce sont des élus de la nation qui sont impliqués.
La dernière fois que le Souverain a rappelé la nécessité de prendre à bras-le-corps cette problématique remonte à sa récente lettre de félicitations adressée au président de la Chambre des députés, suite à sa reconduction au perchoir.
La même mise en garde royale contre la prévarication au sein de l’instance législative a été réitérée dans une autre lettre adressée aux présidents des deux Chambres du Parlement à l’occasion du 60ème anniversaire de la création du Parlement marocain. Dans cette lettre, le Roi Mohammed VI a appelé à la moralisation des instances élues et au relèvement du niveau de la qualité des élites et de leur rendement.
La nouvelle charte éthique sera probablement fin prête avant octobre prochain, soit à la veille de la traditionnelle ouverture par le Roi, le deuxième vendredi du mois d’octobre, de la nouvelle année législative. Une ouverture à laquelle n’assisteront pas, bien sûr, les parlementaires des deux Chambres actuellement poursuivis en justice.
D’ailleurs, la nouvelle charte éthique exige des parlementaires poursuivis, mais non encore condamnés ni innocentés, de s’abstenir de participer aux activités de l’instance législative et de geler leur participation aux votes ou réunions, en attendant le dénouement définitif de leurs dossiers.
«Mais il n’en reste pas moins, malgré cette charte, qu’il faut attaquer le mal à sa racine», écrit Al Akhbar. Ainsi, les partis politiques, qui ont une grande part de responsabilité dans le phénomène de la prévarication chez les élus, doivent désormais s’empêcher de présenter des candidats dont le seul but est de faire de leur mandat électif un fonds de commerce.