Dans les années à venir, les navires russes vont-ils supplanter ceux européens dans les eaux territoriales du Royaume, y compris au large des Provinces du Sud?
Selon l’agence de presse espagnole Europa Press, qui cite des sources diplomatiques, l’accord de pêche entre le Maroc et la Russie, arrivé à expiration en septembre, a été prorogé jusqu’à la fin de cette année.
Le ministère russe des Affaires étrangères et l’ambassade du Maroc à Moscou ont échangé des notes relatives à une extension temporaire de la validité de l’accord de pêche, conclu le 14 septembre 2020, en attendant la conclusion d’un nouvel accord, «plus avantageux pour les deux parties», indique Europa Press.
L’accord octroie aux navires russes un quota annuel de pêche de 140.000 tonnes, principalement des petits poissons pélagiques, dans la zone économique atlantique du Royaume.
Désormais plus ambitieuse, la coopération bilatérale dans la pêche maritime a «un avenir prometteur», explique l’agence de presse, «en harmonie avec la stratégie de diversification des partenariats internationaux du Royaume».
Il y a quelque temps, les membres d’une Commission mixte maroco-russe sur la pêche, réunis à Rabat, ont examiné les termes d’une future coopération qui couvrirait l’ensemble de la façade atlantique, de Tanger à Lagouira.
En Europe occidentale, les armateurs de bateaux de pêche hauturière, surtout les Espagnols, n’ont pas dissimulé leur déception depuis la fin de l’accord de pêche avec le Maroc, annoncé en juillet 2023. Leurs derniers espoirs ont été douchés par la récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).
L’accord permettait à 128 navires de 11 pays membres de l’UE de pêcher dans les eaux marocaines.
L’Espagne, qui en est le plus grand bénéficiaire, avec 93 navires, a été le premier à réagir à la décision de la Cour européenne.
Luis Planas, ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, a réaffirmé dès le lendemain du verdict l’importance de la «stabilité» des relations du Maroc avec l’Espagne et l’Union européenne (UE), au-delà de l’arrêt de la Cour de justice de l’UE.
«Si quelqu’un croit qu’un arrêt de la Cour de justice peut compromettre la stabilité des relations du Maroc avec l’Espagne ou avec l’Union européenne, il se trompe», a-t-il déclaré.
De fait, le verdict de la Cour européenne n’interdit en rien des accords dans un cadre bilatéral entre un pays européen et le Royaume du Maroc.