Ces deux dernières années, les douanes algériennes ont décidé de serrer la vis contre les Sahraouis de Tindouf qui reviennent d’Europe avec voitures et autres marchandises. Ils sont désormais priés de passer à la caisse avant de pouvoir rejoindre Tindouf, faute de quoi leur marchandise sera confisquée.
Pour rappel, durant l’âge d’or des relations Algérie-Polisario, ces Sahraouis étaient choyés et pouvaient faire entrer gratuitement d’Europe ce qu’ils voulaient, et ce sur simple présentation d’un papier de recommandation signé par un dirigeant du Polisario. Mais face à la crise économique aiguë que vit l’Algérie ces derniers temps et le poids financier énorme que lui coûte son soutien aux séparatistes sahraouis, ce pays semble avoir changé le fusil d’épaule. Non seulement, il a suspendu toute une panoplie de traitements de faveurs dont jouissaient les Sahraouis de Tindouf, mais ne reconnaît plus aucun document administratif du Polisario et sa «RASD», rappelant aux Sahraouis entrant sur son territoire qu’il n’y a d’autre république à Tindouf que celle de l’Algérie.
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C’est ce changement notoire de la politique algérienne à leur égard qui a obligé les Sahraouis de Tindouf venant d’Europe à se rabattre ces derniers temps sur le port mauritanien de Nouadhibou. Sauf que là encore, ces «réfugiés businessmen» ont tout d’abord essuyé le refus des autorités mauritaniennes de les laisser emprunter, comme ils le planifiaient, le corridor de la zone tampon situé entre la Mauritanie et le mur marocain de défense pour regagner Tindouf. Ils se sont en effet vu signifier qu’en leur qualité de voyageurs en transit par le territoire mauritanien, ils doivent obligatoirement en ressortir à travers un autre poste frontalier.
Ainsi, les autorités mauritaniennes ont obligé les Sahraouis à traverser la partie nord de la Mauritanie (axe Nouadhibou, Zouerate, Bir Moghreïn) pour entrer à Tindouf par le passage frontalier mauritano-algérien. D’ailleurs pour s’assurer qu’ils vont bien suivre cet itinéraire, les douanes mauritaniennes confisquent leurs passeports (algériens et européens) dès leur arrivée à Nouadhibou et ne leur remettent lesdits documents qu’au moment de leur sortie du territoire mauritanien à partir de la frontière algérienne.
Face à ces mesures, tout ce qu’il y a de plus légal, prises par les autorités mauritaniennes, les médias du Polisario viennent de fustiger ces dernières, accusées de «vider les poches des Sahraouis», et ce en références à de minimes taxes afférentes aux frais de débarquement, consignation et assurances, imposées à toute marchandise débarquant dans un port.
Reconnaissant eux-mêmes que ces taxes sont modiques, les médias du Polisario n’en pleurnichent pas moins en revendiquant des faveurs pour ceux qu’ils appellent des «réfugiés» transitant par le territoire d’un «peuple frère»…
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Pourtant, pas plus loin que la semaine dernière, ce «peuple frère» a été choqué en apprenant l’assassinat, sous la main du Polisario, de deux de ses ressortissants, alors que plusieurs dizaines d’autres (des orpailleurs mauritaniens) ont été délestés de leurs biens (une vingtaine de voitures tout-terrain et un important lot de matériels et d’argent liquide), un acte meurtrier et de grand banditisme que les médias du Polisario ont à peine relaté.