Face aux défis sécuritaires et économiques du Sahel, le Maroc s’impose comme un acteur clé en combinant diplomatie, développement et coopération sécuritaire, résume d’emblée le Royal United Services Institute (RUSI), think tank britannique spécialisé dans la défense et la sécurité, dans une analyse publiée hier, jeudi 13 février 2025.
«Au cours de la dernière décennie, la région a connu une augmentation significative des violences jihadistes, principalement perpétrées par des groupes affiliés à al-Qaïda et à l’État islamique. Ces groupes armés exploitent les frontières poreuses, la fragilité des États et les frustrations locales pour étendre leur influence», explique-t-on.
Une région en crise, un Maroc en action
RUSI signale, par ailleurs, que «le Sahel est devenu une région géopolitique essentielle où le Royaume-Uni et ses alliés doivent prendre des décisions politiques cruciales en matière de sécurité, de stabilité, de crime organisé transfrontalier, de terrorisme, de migration illégale et de financement illicite. De la même manière, les priorités politiques et la sécurité nationale du Maroc sont étroitement liées aux développements du Sahel». C’est dans ce cadre que Rabat déploie une stratégie proactive en misant sur l’intégration économique et l’appui sécuritaire.
Le think tank britannique note ainsi que le Royaume se distingue notamment par deux initiatives majeures: l’Initiative Atlantique et le projet de gazoduc Nigeria-Maroc: «L’Initiative Atlantique cherche à favoriser l’intégration économique régionale, réduisant ainsi la dépendance aux routes de transit instables, tout en renforçant les liens du Maroc avec ses voisins du Sud afin de lutter contre l’instabilité, le terrorisme et le trafic illicite sur le long terme. L’intégration économique et la stabilité régionale seraient conformes à l’intérêt du Royaume-Uni de promouvoir la stabilité et la sécurité pour les populations de la région.»
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L’engagement du Maroc dans le Sahel s’inscrit également dans des partenariats géo-économiques plus larges, visant à renforcer l’intégration régionale, notamment avec le projet de gazoduc Nigeria-Maroc qui «connectera les ressources énergétiques de l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique du Nord et à l’Europe. Bien que la région soit confrontée à de nombreux défis sécuritaires, politiques et diplomatiques, les investissements du Maroc dans les infrastructures, la banque et les télécommunications illustrent son engagement en faveur de l’interdépendance économique pour contrer l’extrémisme et promouvoir des partenariats durables».
Un autre exemple de coopération est l’investissement marocain dans une centrale électrique à Niamey, inaugurée en décembre 2024. «Le Niger, confronté à des pénuries d’électricité à cause des sanctions imposées après son coup d’État, a bénéficié du soutien du Maroc pour renforcer sa souveraineté énergétique», fait observer le think tank britannique.
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