Hier lundi, et dès la fin de sa garde à vue à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), Nasser Zefzafi a été entendu par le juge d’instruction. C’était juste avant d’être transféré à la prison Oukacha de Casablanca pour détention préventive pendant laquelle il devra attendre le début de son procès. C’est ce que nous explique l’avocat et membre du comité de défense des détenus d’Al Hoceima, Anouar Blouki.
Après l’instruction préparatoire de lundi, Zefzafi, ainsi que six de ses compagnons, devra être entendu de nouveau, dans le cadre d’une instruction détaillée. Le juge d’instruction a par ailleurs accédé à une demande d’expertise médicale formulée par la défense. Et pour cause, si Zefzafi & co concèdent avoir été bien traités à la BNPJ, ils affirment néanmoins avoir été brutalisé lors de leur arrestation. C’est notamment ce que plaide Zefzafi. «Il a 5 points de suture à la tête et un hématome autour de l’œil», a souligné Me Mohamed Ziane, qui figure également parmi les avocats.
En attendant d’y voir plus clair, et lors de la première audition devant le juge d’instruction, il a été question, nous affirme une source proche du dossier, de la nature des revendications exprimées par les manifestants et leurs leaders, des soupçons de séparatisme qui pèsent sur ces derniers, mais aussi des sources de financement du «Hirak». Les accusés, qui écartent toute tendance séparatiste, ont également nié tout financement étranger. Mieux, la défense entend porter plainte contre un quotidien arabophone de la place qui accuse les meneurs d’avoir reçu de l’argent du Polisario. Autant dire qu'on est parti pour un long feuilleton à rebondissements.