Saâd-Eddine El Othmani y va désormais franco. Il n’hésite plus à tirer sur «son» ministre de l’Intérieur. Egalement secrétaire général du Parti justice et développement, il n’y est pas allé de main morte quand, dans l’intimité du «Dialogue intérieur», un happening aux allures d’université d’été islamiste, tenu le week-end dans le cadre splendide de Dayet-Roumi, il a attaqué frontalement Abdelouafi Laftit.
Dans les faits, El Othmani est «clair», et c’est Al Massae qui ne nous le dit: ce qui arrive de mal dans le pays n’est autre que la résultante d’années de gestion locale chaotique. «Ce n’est pas un hasard si là où ça va vraiment mal, c’est dans les localités où l’administration a été le moins à l’écoute, servant les plus corrompues des élites politiques», a affirmé le fin (psy) analyste. Et le message est adressé au PAM.
Mais qu'est-ce à dire, vraiment? «Ces zones ont pendant longtemps été utilisées à des fins politiciennes qui ne laissaient plus de place aux acteurs sérieux. Les problématiques terribles que les populations vivaient, les ambitions électoralistes de certains n’en avaient que faire». Mais encore? Et surtout, que faisait un PJD sur le terrain?
En bon ambitieux, El Othmani propose une porte de sortie: «la solution ne sera ni technocratique ni (même) sociale. Elle sera politique, ou ne sera pas». C’est en cela que le rationnel cède devant le dogmatique.
On passera, toujours en lisant Al Massae, sur l’amertume assumée d’El Othmani face au blocage ayant paradoxalement fait de lui ce qu’il est: un chef de gouvernnement. Comme on passera sur sa tendance fâcheuse à critiquer les voix, au sein même de son parti, qui ne valident ni sa lecture, ni son interprétation, de ce qu’est le Maroc d'aujourd'hui. Etant dans son objecfif, El Othmani renvoie naturellement à la prévarication, au demeurant un fait, pour expliquer tout ce qui ne va pas. Mais il se sert au lieu de se battre. Est-ce bien sérieux?