En matière de coopération entre le Maroc et l’Espagne, la lutte contre l’émigration clandestine occupe une place centrale. Et nourrit bien les fantasmes des adversaires du Maroc dans l’autre rive de la Méditerranée. Il aura fallu l’affirmation du ministre espagnol en charge de ce dossier pour (tenter de) calmer certains esprits.
Ainsi, dans une interview accordée au quotidien La Vanguardia, paru le dimanche 27 mars dernier, le ministre espagnol de l'Inclusion, de la sécurité sociale et de la migration, José Luis Escrivá, a rassuré l'opinion publique espagnole, à bien des égards, quant à l’engagement ferme du Maroc dans la lutte contre le passage de flux migratoire illégaux vers l’Espagne à partir de son territoire.
Le ministre espagnol avoue ne «même pas imaginer» le défi que cela représenterait pour les îles Canaries et les enclaves occupées de Sebta et Melilia, de lutter contre de tels flux si le Royaume s’était un jour «refusé à déployer une telle volonté et telles ressources pour les stopper».
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José Luis Escrivá souligne que «nous (Espagnols, Ndlr) devons avoir un grand respect pour le Maroc en matière de gestion de la pression migratoire».
Revenant sur la nouvelle position de son gouvernement et son soutien désormais affiché à l’option d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara, Escrivá parle d’un travail de longue haleine mais d’une décision somme toute logique.
«Le gouvernement travaille discrètement avec le Maroc depuis de nombreux mois et ce n'était qu'une question de temps avant que les relations ne soient pleinement rétablies. Il est évident que ce sont des questions qui nécessitent une discrétion totale, même si une certaine normalisation était déjà en vue», a-t-il conclu.