Depuis quelques années, les mythes entretenus par le Polisario, et son mentor l’Algérie, tombent l’un après l’autre. Ainsi, écrit l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 14 octobre, depuis 2002 déjà, le mythe du référendum s’est estompé. Dans ses différentes résolutions d’après cette date, le Conseil de sécurité n’en fait plus mention. Plus encore, depuis 2018, il n’est plus question que de «solution politique».
L’organe onusien maintient toutefois le principe de l’autodétermination dans ses résolutions auquel la partie adverse s'entête à donner une signification qu'il n'a forcément pas. Ainsi, tout le monde en convient aujourd’hui, en termes de droit international, l’autonomie est une forme d’autodétermination. Le Maroc propose justement une base crédible et réaliste pour permettre aux populations sahraouies d'exercer ce droit. A plus forte raison depuis que le Polisario a décidé de se retirer de l’accord du cessez-le-feu en novembre 2020.
Ce faisant, le Polisario rejette, en même temps, tout le processus du règlement auquel cet accord a donné lieu. Ce qui veut dire que dorénavant, les négociations entre les parties devraient se faire sur une nouvelle base. Et en toute logique, ce sera sur la base du plan d’autonomie, parce qu’aucune autre proposition sérieuse, crédible et réaliste n’a été mise sur la table.
Le deuxième mythe qui s’est effondré depuis ce 13 novembre 2020, une date charnière soit dit en passant, est celui des «territoires libérés». Dans les camps de Rabouni, on ne croit plus à cette supercherie. La zone tampon, au-delà du dispositif de sécurité marocain, est d’ailleurs de plus en plus qualifiée de «territoire interdit». Ce qu’elle est en réalité depuis le début.
Une autre chimère qui s’est évaporée avec le temps, c’est le mythe du Polisario-représentant-unique de la population sahraouie. Dans les provinces du Sud, cela n’a jamais été le cas. Les habitants ont continué depuis des décennies à élire leurs représentants dans différentes institutions représentatives, au Parlement, dans les communes, dans les conseils provinciaux et dans les conseils régionaux. C’est d’ailleurs dans ces provinces qu’est enregistré régulièrement le plus fort taux de participation aux différents scrutins électoraux.
Depuis avril 2020, une organisation de la société civile, Mouvement sahraoui pour la paix, MSP, fédère les acteurs de la société civile. La rencontre internationale pour la paix et la sécurité au Sahara qu’elle vient d’organiser à Las Palmas, aux Îles Canaries, «Malga Ahl Sahra», confirme également sa notoriété auprès de la diaspora originaire de ces provinces. Dans les camps de Tindouf, l’organisation politique «Khat Achchahid» dispute la représentativité des populations sahraouies retenues sur le territoire algérien au Polisario.
Cela dit, dans le projet de son rapport soumis, le 3 octobre au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU met fin définitivement à un autre mythe. L’Algérie qui abrite, arme, finance et défend sur le plan international le Polisario, à qui il a créé une république de toutes pièces, s’est toujours considérée comme n’étant pas partie prenante de ce conflit.
Dans le document, Antonio Guterres ne parle plus des «deux parties». Il demande la participation de «tous les concernés» au processus politique. Ce faisant, le Secrétaire général de l’ONU consacre la responsabilité pleine et entière de l’Algérie dans ce différend et réaffirme les résolutions du Conseil de sécurité qui citent l’Algérie en tant que partie principale dans ce dossier. Le mythe Algérie-non-parti vient donc de tomber.