Rabat: destitution de Driss Razi, président de l’arrondissement Hassan, sur fond de tensions avec son propre parti, le RNI

Driss Razi, président destitué de l’arrondissement Hassan à Rabat. (Y.Mannan/Le360)

Le 08/01/2025 à 18h09

VidéoLe président de l’arrondissement Hassan de Rabat a été déchu de ses fonctions à la suite d’un vote de destitution tenu ce mercredi 8 janvier. Membre du Rassemblement national des indépendants, Driss Razi était en conflit avec des élus de son propre parti, qui détient la majorité municipale dans la capitale avec le Parti authenticité et modernité et le Parti de l’Istiqlal (PI) .

Après un vote de destitution tenu lors d’une assemblée municipale ce mercredi 8 janvier, Driss Razi, président de l’arrondissement Hassan à Rabat, a été déchu de ses fonctions. Les élus de la majorité au sein du Conseil communal, composée du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et du Parti de l’Istiqlal, ont voté pour la destitution.

Il en fut de même pour ceux du Mouvement populaire (MP) et du Parti de la justice et du développement (PJD), faisant partie de l’opposition. En revanche, Driss Razi, qui jouit d’une bonne réputation dans la capitale, a vu nombre de ses partisans parmi les habitants de la ville lui apporter leur soutien lors des travaux de l’assemblée.

Le président déchu a dit vouloir attendre la réaction du wali de la capitale, Mohamed Yacoubi, avant de faire appel de cette décision auprès du tribunal administratif. Membre du RNI, il accuse Saâd Benmbarek, le coordinateur régional de son propre parti, d’être responsable de sa destitution. «J’ai été destitué non pas pour des manquements ou des erreurs de gestion, mais simplement parce que je n’ai pas apporté mon soutien à une candidature du coordinateur régional du parti», a déclaré Driss Razi.

En effet, Driss Razi n’avait pas appuyé la candidature de Saâd Benmbarek aux élections législatives partielles dans la circonscription Rabat-Océan, tenues le 12 septembre 2024, avec un taux de participation extrêmement faible de 6%. Le scrutin a été toutefois remporté par Saâd Benmbarek, qui n’est autre que l’époux de l’ancienne maire, Asmaa Rhlalou, elle-même destituée en 2024 par le Conseil communal de la ville.

Celle-ci faisait d’ailleurs partie des votants pour la destitution de Driss Razi, présenté par beaucoup comme son ennemi juré au sein du Conseil communal. «Ils m’ont écarté parce que j’avais aussi demandé un audit sur la société Rabat Parking, gérée par Saâd Benmbarek», accuse encore le président de l’arrondissement Hassan. Le360 a tenté à plusieurs reprises de joindre le coordinateur régional du RNI, sans succès.

La tension est vivace au sein de la municipalité de Rabat depuis les élections locales de 2021, au terme desquelles la formation de Aziz Akhannouch, soutenue par le PAM et l’Istiqlal, a obtenu la majorité au sein du Conseil communal.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 08/01/2025 à 18h09