«Intervention policière pour disperser des mécontents qui ont encerclé Rebbah sur la voie publique à Kénitra». Ainsi titre le quotidien Al Massae, en pages intérieures, dans son édition datée du 17 février. Le quotidien revient sur les durs moments traversés par le maire de la ville (et accessoirement ministre) alors qu’il effectuait une tournée dans le quartier Saknia, réputé pourtant pour être le fief électoral du PJD. «Des vendeurs ambulants ont poursuivi le ministre sur la voie publique. Ils ne cessaient de dénoncer leur évincement des projets du marché ‘Al Massira’ et le ‘Quartier de l’animation artisanale’», peut-on lire dans le quotidien. Et d’ajouter: «Les mécontents ont traité Rebbah de menteur et d’homme qui ne tenait pas ses promesses. La situation a même failli tourner au vinaigre après que ces protestataires aient attendu le ministre à la sortie de la mosquée du quartier. Il a fallu l’intervention de trois véhicules de police pour les disperser et éviter une confrontation entre eux et des compagnons de Rebbah».
Cette affaire, Al Akhbar en a fait son sujet d’appel en Une. «Rebbah caillassé au cœur de Kénitra e t e ministre de l’Intérieur entre en ligne», titre le quotidien. Pour celui-ci, des manifestants sont même allés jusqu’à lancer des pierres sur le ministre et auraient même tenté de l’agresser physiquement. La publication rappelle que le maire Rebbah a dû reporter une rencontre avec la population suite à un sit-in de certains artisans mécontents. Al Akhbar explique néanmoins que le ministre cherche à minimiser l’incident du dimanche. «Ce sont des baltaji qui sont à la solde de parties connues», a déclaré Rebbah au quotidien à propos de ses agresseurs. Le ministre a également assuré que la justice suivra son cours. «J’ai averti le procureur du roi et le préfet de police de cet incident et j’aborderai la question de cette agression avec le ministre de l’Intérieur», a ajouté le ministre.
De tels comportements laissent prévoir une campagne pour les communales des plus animées à Kénitra. Mais surtout témoignent d’une perte de la cote de popularité du leader islamiste dans son propre fief électoral.