Des milieux syndicaux ont mis en garde contre les risques pris par le gouvernement en voulant adopter à la hâte son projet de réforme des retraites. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 10 février, que les mêmes sources considèrent que ce dossier concerne toute la société et non pas les seuls syndicats qui ne cessent de rejeter les propositions du gouvernement.
La rencontre qui doit avoir lieu, le 14 février courant avec les syndicats à la demande du ministère de l’Économie et des finances, devrait être consacrée à un exposé sur la vision du gouvernement sur ce dossier. Laquelle vision est basée sur une étude qui propose des solutions techniques à la crise des caisses de retraite et à ses déséquilibres financiers.
La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, a indiqué dans une intervention au Parlement que le gouvernement est déterminé à réformer le système des retraites en concertation avec les partenaires sociaux tout en précisant qu’il n’existe pas de solution facile.
Et la ministre de poursuivre: «Le système des retraites est resté pendant des années sur la table des gouvernements. Les mesures prises n’ont pas réglé le problème puisque les trois caisses de retraite concernées par la réforme connaissent un déficit technique». Le représentant de la CDT Abdelfettah Baghdadi a souligné que le gouvernement veut faire passer rapidement la réforme des retraites et qu’il manœuvre en brandissant une étude qu’il a adoptée comme une référence. Mais, poursuit-il, la CDT demande que le gouvernement engage sa responsabilité pour un projet avec des données actualisées et non pas en dupliquant une étude rejetée par toutes les parties.
Le quotidien Assabah souligne que le représentant de la CDT considère que la proposition du ministère de l’Économie et des finances basée sur l’étude précitée «ne s’écarte pas de la proposition du report de l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans, de l’augmentation des cotisations et de la réduction des pensions après l’unification des secteurs public et privé via un plafonnement qui ne dépassera pas le double du SMIG».
Le quotidien Al Akhbar, qui traite le même sujet, souligne que les centrales syndicales sont prêtes à sortir dans la rue pour protester contre le projet de réforme proposé par le gouvernement en augmentant l’âge de départ à la retraite en contrepartie de la réduction des indemnités.
C’est ce même projet qui a été dévoilé par le ministère de l’Économie et des finances et qui fera l’objet d’une rencontre et de négociations avec les centrales syndicales. Des sources syndicales indiquent que le gouvernement avait proposé de présenter une nouvelle offre au début de l’année en cours. Une proposition qui fera l’objet d’une réunion de la commission chargée du dialogue sur la réforme des caisses de retraite.
Les mêmes sources soulignent que le ministère de l’Économie et des finances a présenté aux partenaires sociaux les études qu’il a réalisées sur ce dossier pour trouver des solutions avec la participation de toutes les parties. Sauf que cette offre ne trouve pas d’écho chez les syndicats qui refusent aussi bien le report de l’âge légal à la retraite à 65 ans que l’augmentation des cotisations.