Après le refus du Polisario et de l’Algérie de la candidature du Portugais Luis Amado au poste d’envoyé personnel du chef de l’ONU au Sahara atlantique, les consultations à huis clos, par visioconférence, du Conseil de sécurité, programmées le 21 avril, sont dévitalisées de tout enjeu.
Si l’Algérie ne rate pas une occasion pour «exhorter» le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à nommer son envoyé spécial au Sahara, elle torpille, en réalité, ses efforts en ordonnant à sa pupille polisarienne de refuser les émissaires proposés.
Par deux fois, un journal algérien, El Watan, bien connu pour ses accointances avec les services de renseignements, a éventé le sort réservé par le Polisario aux candidats proposés par Antonio Guterres. Une première fois pour le candidat roumain, Petre Roman, et une deuxième fois pour Luis Amado. Les membres du Conseil de sécurité apprécieront sans doute cet affront au patron de l’ONU, orchestré à partir d’Alger.
Il est à rappeler que le poste d’émissaire onusien au Sahara est vacant depuis mai 2019, suite à la démission de l’Allemand Horst Kohler pour des raisons de santé.
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Lors de la réunion du 21 avril prochain, un exposé de Collin Stewart, chef de la Minurso, est programmé, comme à l'accoutumé. Un exposé qui intervient dans un contexte particulier cette année, dans la mesure où le Polisario a violé le cessez-le-feu et proclamé «l’état de guerre» au lendemain de la sécurisation par le Royaume du Maroc, le 13 novembre 2020, du passage frontalier d’El Guerguerate.
Depuis cette date, le Polisario mène une guerre davantage médiatique que réelle, mais empêche surtout les casques bleus de la Minurso d’accomplir leur mission à l’est du mur de défense. Si aucune entrave n’a été enregistrée dans le travail de la Minurso à l’ouest du dispositif de défense, le Maroc coopérant entièrement avec l’entité onusienne, à l’est du mur, c’est une autre affaire. Même le ravitaillement de la Minusro est obstrué par les éléments du Polisario dans la zone tampon.
Le Vietnam assure la présidence tournante du Conseil de sécurité en avril. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est entretenu hier, vendredi 16 avril, avec son homologue vietnamien, Bui Thanh Son.
Habituellement, il n’y a ni déclaration, ni résolution à l’issue de la réunion d’avril du Conseil de sécurité sur le Sahara. Si l’on ajoute à cela l’entrave de l’Algérie et du Polisario à la nomination d’un envoyé spécial, il ne faut pas fonder d'attentes sur ce rendez-vous sans enjeu et sans résultat. A moins que la communauté internationale ne rappelle à l’ordre le régime militaire d’Alger qui dicte la conduite à suivre au Polisario.