L’interview, accordée au journal algérien El Watan, est parue dans son édition du 13 février 2013. Nous sommes en marge du séminaire organisé au Sénat français par Leila Aïchi, elle-même sénatrice à l’époque, sur les «droits de l’Homme au Sahara occidental». Et c’est la preuve, s’il fallait en chercher une supplémentaire, du parti pris en faveur du Polisario de celle qui a été investie par la République en marche en tant que candidate aux élections législatives. Ceci, dans la 9e circonscription dédiée aux Français de l’étranger. Son alignement total sur la position algérienne dans ce conflit ne souffre pas la moindre ambiguïté. A croire qu’elle représente, non pas «son» pays qu’est la France, mais la diplomatie du voisin de l’Est, pays dont elle est originaire.
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Contrairement à ce qu’elle prétend dans son communiqué publié mardi 16 mai, et dans lequel elle jure par tous les saints qu’en tant qu’élue de la République française, elle n’a «aucune relation d'assujettissement envers une puissance ou des intérêts étrangers», Leila Aïchi affirme autre chose dans son interview. Elle y parle de «drame que vit la population sahraouie», d’«atteintes aux droits de l’Homme…avérées» et avoue une prise «de position en faveur du Sahara occidental», soi-disant uniquement pour une question de droits.
Leila Aïchi va plus loin en assumant pleinement le fait qu’aucune partie marocaine n’a été invitée à prendre part à ce séminaire. «Lorsque s’est tenu au Sénat, il y a deux ans environ, un colloque sur le problème du Sahara occidental sous le prisme marocain, personne n’a pensé ou jugé utile et pertinent de faire participer les Sahraouis», se justifie-t-elle. Justement, de là à revendiquer une quelconque neutralité, comme elle l’a clamé dans son dernier communiqué, il y a comme un grave problème de cohérence.
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Lors de sa sortie d’hier, Aïchi- enjeux électoraux obligent- nie avoir tenu des «paroles déplacées à l'encontre du Maroc, de son peuple et de la personne du roi». Précisons que les électeurs du Maroc représentent le tiers dans la 9e circonscription où elle se présente. Mais en 2013, ce n’était pas encore le cas. Et elle n'hésitait pas à accuser explicitement le Maroc d'exploitation des ressources naturelles au Sahara. Là-dessus, elle a été généreuse en détails, quitte à largement exagérer: «En 1990, la pêche au Sahara occidental représentait 20% du produit national, en 2000 il était déjà passé à 56%. Le secteur de la pêche emploie au Maroc 400.000 personnes», disait-elle. On passera sur la confusion entre ce qui est propre au Sahara et ce qui est d'ordre national. A cela s'ajoute le phosphate auquel elle a réservé toute une tirade. «Le Sahara occidental possède de grandes ressources minières ; avec lui, le Maroc détiendrait le tiers des réserves mondiales en phosphate, sans parler des ressources en hydrocarbures pour lesquelles le Maroc a conclu deux importants contrats, en 2002, pour l’exploration prometteuse des champs pétrolifères off-shore», vociférait Leila Aïchi. Elle avait oublié que le phosphate au Sahara représente une infime partie du potentiel marocain en la matière et qu'à aujourd'hui, aucune découverte de pétrole n'a été faite dans les provinces du Sud.
Droits de l'Homme et "exploitation" des richesses naturelles sont donc les éléments de langage sur lesquelles Aïchi s'appuie pour casser le Maroc. Le fait est que ce sont exactement les mêmes arguments utilisés par la diplomatie algérienne contre le royaume. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le pitoyable ambassadeur algérien à Bruxelles Amar Belani, ne disent pas autre chose. Quelle drôle de coïncidence que la "Française" Leila Aïchi utilise exactement mot pour mot les éléments distribués par le régime algérien à toutes les officines chargées de contrer l'intégrité territoriale du Maroc. En politique, le hasard n'existe pas.
Hier encore, Leila Aïchi disait aussi ne pas questionner «l’intégrité territoriale du Maroc, un grand pays à l'histoire et la civilisation plus que millénaire».
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A El Watan, elle a affirmé que «le Sahara occidental n’appartient pas au Maroc». C'est le fond de sa pensée et sa palinodie de dernière heure, liée à des enjeux électoraux, n'y changera rien. En raison de sa partialité flagrante en faveur d'Alger, Leila Aïchi ne sert pas les intérêts de la France. Elle ne marche pas, mais roule. Et c'est pour cette raison qu'il faut faire barrage à cette fausse marcheuse et voter contre elle.