Sahara: isolés et pathétiques, l’Algérie et le Polisario acculés à se féliciter mutuellement

Brahim Ghali, patron du Polisario.

Brahim Ghali, patron du Polisario. . dr

Face aux derniers développements qu’a connus le dossier du Sahara, qui réconfortent la position marocaine, le tandem Algérie-Polisario n’a pas trouvé mieux pour réactiver sa propagande médiatique que de multiplier les marques de reconnaissance et d’estime du Polisario à l’Algérie, et inversement.

Le 06/11/2020 à 15h57

Plutôt que de se plier aux injonctions du Conseil de sécurité, dont la dernière résolution, à l’instar de celles qui l’ont précédée ces dernières années, a clairement exprimé la position de la communauté internationale sur le conflit factice du Sahara, le tandem Algérie-Polisario a choisi la voie de l’isolement. Et c’est bien évidemment l’agence de presse officielle algérienne (APS), média attitré du régime algérien, et piètre spécialiste dans la transformation d’un revers cinglant en victoire, au prix, s'il le faut, d'une fake news, qui a encore été mise à contribution.

Ainsi, une dépêche de l’APS, datée du mercredi 4 novembre, rapporte que «le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Sidi Mhamed Amar a mis en avant mercredi "le rôle actif" que ne cesse de jouer l'Algérie en vue de parvenir à un règlement pacifique du conflit au Sahara Occidental conformément à la légalité internationale». 

Dans cette nouvelle sortie, l’APS n’hésite pas à continuer de tromper ses rares abonnés en attribuant une fausse fonction au sieur Sidi Amar, dont le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient de préciser qu’il n'était qu'un simple «représentant du Polisario à New York» –et non à l’ONU. Une façon diplomatique de dire que ce polisarien travaille sous l’ombrelle de l’ambassadeur algérien auprès de l’ONU, lequel lui fait signer des lettres adressées au secrétariat de l’ONU.

Sauf que pour tenter de gommer la cascade d’échecs que la diplomatie algérienne vient d’essuyer sur le dossier du Sahara, successivement au niveau du secrétariat général de l’ONU, du Conseil de sécurité, puis devant la 4e Commission de l’ONU, il fallait bien qu’un soi-disant dirigeant du Polisario, même affublé d’un titre pompeux, soit appelé à la rescousse pour tresser des lauriers à l'Algérie et la remercier.

D’ailleurs, ces félicitations mutuelles sont un signe qui ne trompe pas sur l’isolement de l’Algérie et de sa milice. A défaut de faire valoir des avancées dans leur thèse hostile à l’intégrité du Royaume, Alger et celle-ci abreuvent leurs médias par des déclarations mutuelles de félicitations et de soutien.

Ainsi, et pour ne citer que les plus récentes manifestations de cette manie propagandiste, le chef du Polisario, Brahim Ghali, vient de se fendre de deux missives, pour le seul mois d’octobre dernier, où il n’a pas tari d’éloges, de félicitations et remerciements à l’Algérie. Et ce, au moment où, dans ces mêmes lettres dédiées à l’ONU, il exprimait sa déception, une première fois à l’égard du rapport d’Antonio Guterres sur le Sahara, le 2 octobre 2020, et une seconde fois, en réprouvant la résolution 2548 du Conseil de sécurité adoptée le 30 octobre dernier.

Alger diligente à son tour d’obscures associations algériennes pour marquer à la fois un soutien aux séparatistes et saluer leur «détermination». Chaque communiqué de ces «ONG» dormantes fait l’objet d’une longue dépêche de l’APS. Même le parti Rassemblement national démocratique (RND) a «salué les militantes et militants sahraouis» dans un communiqué «dont l’APS a obtenu une copie». C’est sans doute là pour ce parti, dirigé pendant près de deux décennies par l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, actuellement en prison, une action avec laquelle il espère être à nouveau dans les petits papiers des caciques du pouvoir.

L’excès de zèle que démontrent ces marques de soutien est pathétique, et révèle avant tout le naufrage diplomatique patent du régime algérien.

Par Mohammed Ould Boah
Le 06/11/2020 à 15h57