Vice-président de la Commission européenne et Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell a été très clair à propos des dernières tensions orchestrées par Alger, et plus ou moins personnifiées par les séparatistes au Sahara. Des tensions matérialisées sur le terrain par la déclaration de guerre faite par le Polisario qui, bien que strictement verbale et sans effet aucun effet sur le terrain, n’en constitue pas moins une violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991.
C’est pour insister sur l’importance de celui-ci, et dans une réponse écrite à la question d’un député européen, Thierry Mariani, sur «l’action des militants du Polisario à Guerguerate» que le Vice-président de la Commission européenne a, récemment, tenu à rappeler le front séparatiste et son soutien algérien à l’ordre. «Tous les acteurs régionaux devraient faire preuve de retenue et tout mettre en œuvre pour contribuer à l’apaisement des tensions régionales, à la restauration du calme et à la préservation du cessez-le-feu de 1991, afin d’œuvrer conjointement à la stabilité, à la sécurité et au développement de la région», écrit Josep Borrel.
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Le message est à peine voilé et il vise clairement les séparatistes qui, sur le papier, communiqué après communiqué, se déclarent en état de guerre ainsi que leur appui algérien, qui souffle sur les braises.
Le Maroc, lui, reste dans son droit, puisque d’après le député européen, auteur de cette question, «l’action des militants du Polisario (qui, dans un acte de pure provocation, ont bloqué le passage frontalier d'El Guerguerat entre le Maroc et la Mauritanie, Ndlr) était dangereuse à deux titres. Elle ne pouvait qu’entraîner une intervention du Maroc afin de rétablir le calme. Elle bloquait l’approvisionnement d’une large partie de l’Afrique de l’Ouest».
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Le vice-président de la Commission européenne Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité lui donne d’ailleurs raison. «Il convient de défendre la libre circulation des marchandises et des personnes dans la région du Maghreb et en direction de la région du Sahel au sens large», écrit Josep Borrell.
Pour lui, il n’existerait pas de solution à la question du Sahara marocain en dehors des Nations unies. D'ailleurs, la Commission «se réjouit à la perspective de la reprise des discussions sous l’égide des Nations unies et de la nomination rapide d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental», indique le Haut représentant de l’Union. Une nomination qui tarde, doit-on le signaler, puisque le Polisario s’acharne à rejeter tous les noms qui lui sont proposés.