«Ce qui vient de se passer à travers cet accueil spectaculaire de Kaïs Saïed, -à l’occasion du sommet à Tunis entre le Japon et les pays africains-, n’est finalement, avec le recul, que le couronnement d’un certains nombre de pas très agressifs, très inamicaux et antagonistes à l’égard du Maroc. Aujourd’hui, c’est un coup monté, via un accord presque mafieux, entre Kaïs Saïed et le régime algérien», a martelé Mustapha Tossa avant de démontrer, que le geste du Président n’est ni fortuit, ni gratuit, ni souverain.
«Il ne faut pas oublier que la Tunisie s’est abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU (de la résolution 2602, Ndlr) et que Kaïs Saïed lui-même, alors qu’il a visité l’Algérie trois fois, n’a jamais répondu à l’invitation du Maroc pour effectuer une visite officielle. Et depuis son avènement, le président tunisien a toujours eu une position très méfiante et très inamicale à l’égard du Maroc», a rappelé l’éditorialiste.
Et pour preuves, le politologue Mustapha Tossa a cité le témoignage de «commentateurs tunisiens et algériens qui affirment que Kaïs Saïed depuis le début de sa présidence, (…) n’avait pas de liberté de manœuvre». Il a ainsi souligné que, «Alger lui a imposé un agenda, celui d’être dans le système et d’être l’ennemi déclaré du Maroc».
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Résultat des courses, Kaïs Saïed a profité de ce sommet entre le Japon et les pays africains pour «montrer, de manière spectaculaire, sa servilité à l’égard du régime algérien et son animosité envers le Maroc».
Sur ce plan là, le Maroc «ne perd pas grande chose, à part le positionnement d’un chef d’Etat extrêmement nocif pour lui». Mais en ce qui concerne le peuple tunisien, a rappelé cet expert, le Maroc entretient des liens séculaires profonds avec la société tunisienne et il continuera en dépit de la stratégie irréfléchie de Kaïs Saïed à l’égard de «l’agenda militaire algérien».
Selon l’éditorialiste, les deux régimes à Alger et à Tunis ont fomenté un plan ourdi, car «les autorités d’Alger sont soumises à «une pression régionale et internationale et le chef d’Etat tunisien est quant à lui contesté de l’intérieur parce qu’il a opéré un coup d’Etat constitutionnel». Ce président tunisien, d’après Mustapha Tossa, a saccagé «tous les acquis démocratiques». «Il a cherché une bouée de sauvetage sur les plans politique et économique et cette bouée lui a été procurée par le régime algérien contre le Maroc».
Et le politologue d’ajouter que «pour pouvoir recevoir de manière spectaculaire le chef des séparatistes, Kaïs Saïed a vendu corps et âme la Tunisie au régime algérien».
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D’autre part, dans cet entretien avec Le360, Mustapha Tossa a appelé à l’expulsion de la RASD de l’Union africaine (UA), cette entité fantoche qui sape les intérêts des pays africains sur les plans politique et économique.
«Tant que cette entité fantoche fait partie des structures de l’UA, celle-ci ne pourra jamais accomplir quoi que ce soit sur les plans de l’essor économique et des relations internationales. Donc, cette entité fantôme est devenue le fossoyeur des intérêts des pays africains».
Selon lui, cette décision est inéluctable et les membres de l’Union africaine finiront par la prendre prochainement. «C’est exactement ce qu’il va se passer maintenant, car les pays africains vont prendre conscience que s’ils veulent avoir des relations normales avec la plupart des puissances internationales, la première des choses et l’indispensable stratégie qu’il faut mettre en œuvre, c’est d’expulser ce corps étranger, qui s’appelle la RASD, de l’UA». «Je crois que cette crise tunisienne va aider à une prise de conscience pour expulser ce corps afin d’avoir des relations normales », a-t-il conclu.