Le nom du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, un poste vacant depuis mai 2019 suite à la démission pour raisons de santé de l’Allemand Horst Köhler, devrait être bientôt connu.
Selon une source diplomatique, cette nomination est attendue pour le mois d’août prochain ou, au plus tard, au mois de septembre. Cette source explique qu’il est difficile pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de présenter au Conseil de sécurité son prochain rapport annuel sur le Sahara, prévu le 30 octobre 2020, sans nommer au préalable un envoyé personnel dans la région. L’identité de ce futur émissaire onusien demeure pour le moment inconnue et aucune candidature n’a été proposée au Maroc.
Néanmoins, il faut reconnaitre que le dossier sur lequel travaille actuellement le secrétaire général de l’ONU, et qu’il considère à la fois comme prioritaire et urgent, est celui de la nomination d’un émissaire en Libye. En effet, depuis la démission pour «raisons de santé», le 2 mars dernier, du médiateur libanais Ghassan Salamé en poste depuis 2017, Guterres peine à lui trouver un successeur.
Après avoir jeté son dévolu sur l’Algérien Ramtane Lamamra, qui a immédiatement accepté et même médiatisé à grande échelle cette proposition, ce dernier a finalement été obligé de battre en retraite. Un veto américain a en effet annihilé sur-le-champ les prétentions de l’ancien chef de la diplomatie algérienne, mais aussi les visées du nouveau régime algérien sur son voisin libyen.
Un échec que le régime d’Alger est en train de rééditer au niveau du conflit du Sahara qu’il a créé de toute pièce. Ainsi, depuis le départ de Horst Köhler, plusieurs rumeurs, savamment distillées par l’Algérie et le Polisario, ont sorti des noms et annoncé de fausses nominations d’un envoyé spécial au Sahara, immédiatement démenties par le bureau de Guterres. «Le processus de sélection d’un envoyé personnel pour le Sahara est en cours, et le secrétaire général entend nommer un envoyé une fois que ce processus sera terminé», avait précisé, en réponse à chaque rumeur, le porte-parole du SG de l’ONU.
En fait, ces rumeurs relèvent une politique bien orchestrée par Alger, qui a l’habitude d’instrumentaliser les tournées de l’envoyé spécial dans les camps de Lahmada et autres déclarations «diplomatiques» afférentes, pour les utiliser comme thérapie de masse contre le désespoir de ces populations dont le calvaire n’a que trop duré.
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L’absence depuis 14 mois d’un envoyé spécial au Sahara contrarie le tandem Algérie-Polisario qui donne des signes d’agitation. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et le chef du Polisario, Brahim Ghali, envoient des messages au secrétaire général de l’ONU qui trahissent leur opposition à tout règlement politique. En effet, tout en exigeant à chaque fois de «hâter» la nomination du remplaçant de Horst Köhler, ils persistent en même temps dans leur stratégie de blocage, en rappelant que cet envoyé spécial doit avoir pour seul objectif d’organiser un référendum d’autodétermination, solution déjà définitivement écartée par l’ONU elle-même.
Pas plus loin que ce vendredi 26 juin, le patron du Polisario a juste changé la date d’une lettre adressée au SG de l’ONU pour le menacer à nouveau de claquer la porte au nez de l’ONU. «Tout en rappelant notre décision du 30 octobre 2019 concernant la reconsidération de notre engagement dans le processus de paix de l’ONU, le Front Polisario réaffirme qu’il ne peut s’engager dans aucun processus politique ou négociation… qui ne garantit par l’autodétermination et l’indépendance», disait ce courrier.
Le prochain envoyé personnel d’Antonio Guterres ne pourra pas initier un processus politique en vue d’une solution au dossier du Sahara tant que la véritable partie au conflit, l’Algérie, continue son jeu de dupes en soufflant la conduite à suivre aux dirigeants du Polisario.