Sahara: la quatrième commission peut-elle continuer à être saisie du dossier?

La Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, s'est tenue le 9 octobre 2024.

Réunion de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, au siège de l'organisation, à New York, le 9 octobre 2024.

Revue de presseLa reconnaissance par la France et l’Espagne de la marocanité du Sahara a complètement changé la donne. Si les deux pays avaient pris une telle position en 1960, la question du Sahara n’aurait pas été portée devant la 4e commission et le Conseil de sécurité. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 05/01/2025 à 20h02

Tout le monde a suivi le discours d’ouverture de l’année législative, en octobre 2024, dans lequel le Souverain a parlé d’une évolution positive du dossier que d’aucuns ont qualifié de tournant majeur.

«La politique étrangère menée avec sagesse par le Souverain a donné ses fruits», commente l’avocat, membre du barreau de Casablanca, Abdelkebir Tabih, dans un long entretien accordé au quotidien Assabah et publié dans son édition du lundi 6 janvier.

Ce juriste s’est interrogé: la quatrième Commission de l’ONU devrait-elle encore continuer à être saisie de ce dossier?

La question, a-t-il estimé, doit faire partie d’un débat plus vaste sur l’affaire du Sahara, maintenant que la France et l’Espagne viennent de reconnaître la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud.

Le témoignage de ces deux pays devant la commission va sans doute changer complètement le rapport des forces et la nature des choses.

Ces changements majeurs, parmi d’autres dont la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, qui étaient jusqu’à très récemment inattendus, a poursuivi le juriste, sont de nature à changer complètement la donne.

Si par le passé, l’absence de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France et l’Espagne, deux anciennes puissances coloniales, dont l’une possède une connaissance pointue de la nature et des soubassements de ce dossier, alors que l’autre en connaît les ressorts cachés, pouvait encore justifier l’inscription de dossier à l’agenda de la 4e Commission, tout change aujourd’hui.

Les deux pays reconnaissent aujourd’hui que ce territoire fait partie, historiquement, du Maroc.

Plus encore, les deux pays détiennent des documents historiques, des cartes géographiques et des rapports anthropologiques qui confirment la marocanité de ce territoire.

N’oublions pas, a souligné le juriste, que «c’est l’insistance de l’Espagne à continuer à occuper ce territoire du Sud du Maroc qui a poussé le Royaume à porter l’affaire du Sahara devant la quatrième Commission de l’ONU».

Le Maroc a voulu que ce territoire, alors occupé par l’Espagne, soit inscrit sous la résolution du Conseil de sécurité N° 1514 de 1960. Cette résolution, votée bien avant la Marche verte, ne concernait que les territoires encore occupés au moment de son adoption.

Plus encore, si la France et l’Espagne avaient témoigné, au vu des documents historiques dont les deux pays disposent, que le Sahara était un territoire marocain avant 1960, c’est-à-dire avant la résolution 1467 de l’assemblée générale, la 4e Commission n’aurait jamais été saisie du dossier.

Selon le juriste, si le dossier est aujourd’hui devant cette Commission, c’est parce que l’Espagne a pris du retard pour reconnaître la marocanité de ce territoire.

C’est la seule raison qui a poussé le Maroc à la saisir de ce dossier.

Autre fait relevé par l’avocat, dans son interview avec Assabah: devant la 4e Commission, le territoire du Sahara a été l’objet d’un litige entre l’Espagne, comme puissance colonisatrice, et le Maroc.

Il n’a jamais été question de différend entre le Maroc et l’Algérie ou encore le Polisario, pour la simple raison qu’aucun des deux n’existait à cette époque, ni sur le plan juridique, et encore moins dans la réalité.

L’Algérie n’a été créée qu’en 1962, c’est-à-dire deux années après que le Maroc a porté l’affaire du Sahara devant la quatrième Commission.

Par Amyne Asmlal
Le 05/01/2025 à 20h02