«Ce n’est pas un retrait ou une révocation en provenance de n’importe quel pays. Il s’agit du Kenya avec toute la charge et la symbolique qui accompagnent ce pays de l’Est, mais en même temps, par extension, ce pays appartient à l’Afrique australe», a affirmé ce expert en géopolitique, dans un entretien avec Le360, au lendemain de la décision du président élu démocratiquement, William Ruto, de retirer la reconnaissance de son pays aux mercenaires et de soutenir l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc.
«C’était, dans le passé, une zone de résistance formelle du Kenya, mais maintenant la voie a conduit à un appui ferme et solide à la marocanité de nos provinces sahariennes», a-t-il déclaré.
Pour le politologue, il s’agit «d’un séisme géopolitique qui ne tardera pas à produire ses effets par amplification et le Kenya n’a fait que réajuster et rectifier le tir, parce que la république fantoche ne répond à aucun critère exigé, ni du droit international, ni des textes pertinents des Nations Unies».
Il s’agit donc, a souligné ce professeur de droit international à la Faculté de droit de Rabat-Agdal, «d’une offensive diplomatique extrêmement importante sur le plan géostratégique, car il s’agit du Kenya».
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Selon lui, «il faut maintenant pérenniser et sécuriser et faire en sorte que cette reconnaissance résiliente soit protégée par le renforcement de l’interdépendance économique gagnant-gagnant entre le Maroc et le Kenya».
Et d’ajouter que «cette dynamique entre le Maroc et les pays africains a été institutionnalisée après le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017. Le Maroc, en définitive, «n’a jamais perdu le contact avec ses frères et amis en renforçant ses liens partout en Afrique».
Quant au méga projet relatif au gazoduc devant relier le Nigéria et le Maroc, en passant pas 13 pays, il a estimé que ce chantier à coefficient géo-économique multiplié va concerner «les pays africains et va impliquer toute l’Europe, dans un contexte aggravé par un conflit armé en Ukraine avec toute les questions liées au gaz et par extension à la sécurité alimentaire».