A l’approche du mois d’octobre au cours duquel le Conseil de sécurité se réunit annuellement pour statuer sur le mandat de la Minurso et l’adoption d’une nouvelle résolution sur le conflit artificiel autour du Sahara marocain, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU, s’apprête à effectuer une visite dans la région.
Son périple le mènera aussi dans plusieurs capitales européennes. Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, a indiqué que de Mistura résidait à Bruxelles où il «entretient des contacts avec les parties concernées avant de fixer la date de sa prochaine visite dans la région», indique Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 28 août.
La dernière visite de l’envoyé spécial de l’ONU dans la région remonte à juillet 2022, et avait été précédée par une tournée en janvier.
Staffan De Mistura s’est d’abord rendu à Rabat avant de s’envoler pour l’Algérie et la Mauritanie, neuf mois après sa nomination en remplacement de Horst Köhler, son prédécesseur, qui avait démissionné pour des «raisons de santé».
L’envoyé spécial actuel est confronté à un défi: convaincre les parties concernées à reprendre les pourparlers. Et doit donc poursuivre les efforts diplomatiques de son prédécesseur, qui s’étaient conclues par la réunion de représentants du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Polisario. Ces pourparlers avaient eu lieu en Suisse, en décembre 2018 et en mars 2019.
Al Ahdath Al Maghribia souligne que le conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 27 octobre 2022 la résolution n° 2654 sur le Sahara, à une majorité de 13 voix et l’abstention de la Russie et du Kenya.
Le Maroc s’est félicité de l’adoption de cette résolution, contrairement à l’Algérie et au Polisario, qui l’ont vivement critiquée.
Ce texte exhorte les parties concernées à pleinement adhérer à l’opération de recherche d’une solution politique.
L’ancien ambassadeur du Maroc à l’ONU, Mohamed Loulichki, avait indiqué dans une tribune publiée par le centre de recherche Policy center que «Staffan de Mistura doit déployer d’importants efforts diplomatiques pour pousser l’Algérie et le Polisario à reprendre le processus de dialogue et adhérer aux solutions de compromis. L’Algérie, qui bénéficie de la manne pétrolière et qui a rompu ses relations avec le Maroc ne penche pas pour des solutions consensuelles et ne semble pas encline à faciliter la mission de l’envoyé spécial de l’ONU».
Cette situation, a poursuivi Loulichki, rendra la vie encore plus dure à des générations des populations des camps de Tindouf, en l’absence d’une solution définitive à ce conflit.
Elle les contraindra à dépendre de l’envoi d’aides humanitaires pour survivre, ce qui les exposera malgré eux aux dangers et aux tentations de se livrer au crime organisé, au terrorisme et à l’immigration illégale, a conclu l’ancien ambassadeur du Maroc à l’ONU.