La Mauritanie et l’Afrique de l’Ouest peuvent pousser un ouf de soulagement. Samedi 26 septembre à New York, peu avant minuit (heure marocaine), Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, a fait une déclaration sans équivoque devant la presse, concernant le passage d’El Guerguerat, reliant le Maroc à son hinterland subsaharien.
Interpellé sur le plan en préparation par le Polisario, et visant à envoyer des soi-disant civils sahraouis en vue de bloquer ce passage, le porte-parole onusien a réitéré la position maintes fois exprimée par Antonio Guterres, SG de l’ONU: à El Gueruerat, «la circulation civile et commerciale régulière ne doit pas être obstruée et aucune mesure ne doit être prise, qui pourrait constituer une altération du statu quo de la zone tampon».
Sonnés par cette nouvelle gifle assénée par l’ONU, les séparatistes du Polisario ont sorti, ce dimanche 27 septembre, en début d’après-midi, un communiqué, relayé par l’Agence algérienne de presse, APS, qui en dit long sur le désarroi le plus total du duo Algérie-Polisario. Alors qu’ils sont eux-mêmes les auteurs de la dernière provocation, ils mettent l’ONU en garde contre ce qu’ils appellent «les menaces de la stabilité dans la région menées par le Maroc».
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Au lieu de répondre aux injonctions de la communauté internationale en prenant clairement l’engagement de ne plus violer le statu quo des zones tampons, laissées momentanément vides par le Maroc en application de l’accord de cessez-le-feu de 1991, le communiqué des séparatistes tente de jouer à la victimisation. Ainsi le Maroc est accusé de mener une «vaste campagne… afin d’entacher la réputation (!) du Front Polisario, à la veille des débats du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental».
Propagandiste à l’excès, l’APS ajoute que le Maroc serait aussi gêné par les «positions successives exprimées devant la 75e session de l’AG par les États et les gouvernements soutenant le Polisario». Or, il ne s’agit-là que d’un feu de paille allumé par un groupuscule de pays dont le nombre se compte sur les doigts d’une seule main: Afrique du Sud, Namibie, Cuba, Timor oriental et Sierra Leone.
Le Polisario reconnaît, enfin, avoir indirectement ourdi un plan incendiaire, qui visait non seulement le Maroc, mais toute la région ouest-africaine qu’il voulait asphyxier économiquement en cette période de pandémie de coronavirus. Pour avoir divulgué et anticipé les conséquences d’un tel plan, c’est encore le Maroc qui est accusé de viser «à entraîner toute la région dans une escalade vers l'inconnu, en raison de la sortie des civils sahraouis en protestation pacifique contre le passage illégal d’El Guerguerat.»
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En réalité, depuis que l’ONU a exigé de l’Algérie de rappeler à l’ordre les dirigeants du Polisario, sommés de ne plus faire la moindre allusion à une reprise des armes contre le Maroc, ni d’envoyer des hommes armés pour bloquer l’activité commerciale pacifique à El Guerguerat, les séparatistes de Rabouni se sont retrouvés dans l’impasse. En effet, à travers sa nouvelle injonction relative au passage d’El Guerguerat, l’ONU semble avoir définitivement fermé la dernière fenêtre par laquelle l’Algérie et le Polisario faisaient passer leur propagande. La tension que ce tandem espérait créer dans El Guerguerat en vue de faire pression sur la communauté internationale à l’orée de la réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara, prévue au mois d’octobre, est mise à nu et dénoncée avant même qu’elle ne se produise.
Le coup qu’ils viennent de recevoir est d’autant plus dur, que l’ONU vient aussi de reconnaitre clairement que le trafic transitant par le passage d’El Guerguerat est totalement légal, contrairement aux dires du Polisario, car relevant d’échanges commerciaux pacifiques entre plusieurs Etats voisins et souverains d’une même région.