De sources européennes, le sommet Union européenne-Union africaine connaîtra la participation contestée de Brahim Ghali, chef du Polisario, invité par l’UA.
Les Européens et les autorités de la Belgique, pays hôte de l'évènement, montrent des signes de gêne et de fébrilité du fait que la présence de cet invité indésirable pose des problèmes d’ordre politique, diplomatique et surtout protocolaire avec le Maroc.
Comment l’accueil du séparatiste sera-t-il organisé de l’aéroport à l’hôtel où il résidera durant les travaux de ce sommet? Comment le protocole des services du Conseil de l’UE se comportera-t-il avec la délégation du Polisario? Bénéficiera-t-il d’un service d’ordre et d’une protection rapprochée comme c’est le cas pour les chefs d’Etat et de gouvernements qui seront présents? Un drapeau et un chevalet représentant la pseudo RASD seront-ils déployés dans le bâtiment du Conseil et devant la place où siégera cet individu et sa délégation?
L’éventuelle participation du Polisario au sommet UE-UA provoque déjà des remous auprès des milieux politiques européens qui y voient un acte aventureux aux conséquences hasardeuses pour l’avenir de l’Europe et un coup sérieux porté à sa crédibilité.
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Attirant l’attention sur cette dérive diplomatique dangereuse, le député européen Tomas Zdechovsky se demande comment l'UE pourrait accueillir les dirigeants du groupe séparatiste du Polisario qui est soutenu, armé et financé par l'Algérie et dont certains membres, outre pour le détournement de fonds européens, sont poursuivis dans un Etat membre de l'UE, en l’occurrence l’Espagne, pour des crimes ignobles tels que le viol, la séquestration, la torture et l'exécution en plus de l'usurpation d'identité?
Dans une question adressée au chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, Tomas Zdechovsky ne comprend pas comment ce sommet, voulu comme une occasion de «promouvoir nos valeurs et principes relatifs aux droits humains et à la démocratie», pourrait tolérer la présence d’un groupe de criminels qui sévissent dans les camps de Tindouf, théâtre de nombreuses violations des droits de l'homme et vivier de recrutement des jeunes dans le crime organisé et les réseaux djihadistes opérant dans la zone sahélo-saharien, ce qui aggrave, a-t-il averti, l’instabilité d'une région stratégique pour l'UE.
Pour sa part, l’eurodéputé allemand Maximilian Krah a qualifié d’erreur diplomatique le fait que l’UE invite le Polisario à son sommet avec l’UA.
«L’UE invite également le Polisario au Sommet avec l’Afrique - une erreur diplomatique sans précédent! C'est une organisation terroriste», s’insurge-t-il sur son compte Twitter.
Et le député européen d’ajouter que «l'UE devrait enfin reconnaître, comme les Etats-Unis, que le Sahara appartient au Maroc».
Par ailleurs, la participation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, au sixième sommet UA-UE suscite elle aussi beaucoup d’interrogations. Car à ce jour, il n’existe pas de convention entre la Belgique et l'Algérie pour exempter les diplomates de visa. Tebboune va-t-il se soumettre à l’humiliante démarche de déposer une demande de visa ou bien boycotter l’évènement?