Sur pression d’Alger, l’ambassadeur de Turquie au Maroc rappelé à Ankara

Ömer Faruk Doğan, ambassadeur de Turquie au Maroc avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan.

Ömer Faruk Doğan, ambassadeur de Turquie au Maroc, avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan.

Ouvertement favorable à l’option d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine et défenseur de l’intégrité territoriale du Royaume, Ömer Faruk Doğan a été rappelé par Ankara, confirment des sources concordantes contactées par Le360.

Le 28/04/2023 à 14h42

Il n’a cessé de multiplier les sorties où il prenait fait et cause pour l’option d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine et l’intégrité territoriale du Royaume. Il en a fait les frais. L’ambassadeur de Turquie au Maroc, Ömer Faruk Doğan, a été rappelé par Ankara. La décision, actée il y a 20 jours, selon des sources concordantes contactées par Le360, a été prise en guise de mesure d’apaisement par Ankara suite à une levée de boucliers contre le diplomate turc dont la position n’a pas manqué d’irriter chez le voisin de l’est.

«Si la Turquie ne peut que comprendre et adhérer à la position du Royaume, Alger a fait feu de tout bois pour critiquer le fait qu’Ömer Faruk Doğan en parle ouvertement, notamment aux médias», explique une source informée. C’est précisément l’entretien accordé en novembre 2022 par le diplomate au confrère Maroc Hebdo qui semble avoir donné le coup de sifflet de la charge menée contre lui par Alger auprès de son pays.

«Le problème du Sahara nous fait de la peine car, en Turquie, nous avons un problème similaire, et s’il y a quelqu’un qui comprend bien le sentiment des autorités et du peuple marocains, ça ne peut être que le peuple et les autorités turcs. Nous sommes en faveur d’un développement équitable dans la région, et nous estimons qu’il s’agit d’un conflit purement artificiel qui profite à des tierces parties dont l’objectif est de freiner le développement de la région, y compris celui du Maroc», avait notamment déclaré Ömer Faruk Doğan. C’était avant d’annoncer l’implantation prochaine d’un magasin d’une «chaîne turque» à Laâyoune.

Ankara semble ainsi vouloir ménager un de ses principaux partenaires dans la région, à savoir l’Algérie. Le voisin de l’est est en effet le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique. Ces dernières années, les entreprises turques y ont réalisé plus de 377 projets d’investissement. Quelque 800 entreprises turques sont d’ailleurs présentes dans le pays et constituent les premiers employeurs étrangers.

«De 2006 à 2013, Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait effectué pas moins de quatre voyages officiels en Algérie. Depuis son élection comme président, il s’y est rendu en 2014, puis en 2020», recense le mensuel panafricain Jeune Afrique.

Par Youssef Bellarbi
Le 28/04/2023 à 14h42