Dans un dossier du journal électronique Al Watan Al An, daté du jeudi 3 avril et intitulé «La main atlantique du Maroc tendue aux pays africains», consacré à la nouvelle route Es-Smara - Bir Moghreïn (Mauritanie) via Amgala, il est rapporté que la province d’Es-Smara est sur le point de connaître une «révolution tranquille». L’article souligne que la mise en service imminente de ce nouveau passage frontalier entre le sud-est du Maroc et le nord-ouest de la Mauritanie anéantit la stratégie du régime algérien visant à isoler le Maroc du reste du continent africain.
Selon Al Watan Al An, ce nouvel axe routier n’est en réalité que la remise en fonction d’une voie datant de plusieurs siècles, et qui faisait du Maroc un trait d’union incontournable dans le florissant commerce d’antan entre les anciens royaumes d’Afrique occidentale et ceux d’Europe.
La mise en service de cette route devrait insuffler une dynamique de développement à Es-Smara, créant de nouvelles opportunités d’emploi pour sa jeunesse. Simultanément, Bir Moghreïn, ville mauritanienne la plus septentrionale, verra son isolement rompu et connaîtra un nouvel essor économique grâce à l’arrivée d’un flux constant de camions transportant des marchandises.
Ce nouvel axe routier est particulièrement problématique pour la junte algérienne, qui n’a toujours pas réussi à concrétiser la route Tindouf-Zouerate passant par Bir Moghreïn. Ainsi, cette dernière ville verra arriver, pour la première fois, une route asphaltée en provenance du Maroc, tandis que celle promise par l’Algérie depuis des décennies se fait toujours attendre, avec une réalisation incertaine.
D’ailleurs, les autorités mauritaniennes ne semblent pas trop compter sur l’axe Tindouf-Zouerate, car en février dernier, elles ont décidé d’ouvrir plusieurs passages frontaliers le long de l’axe nord-sud de la frontière maroco-mauritanienne.
Ainsi, en plus de Bir Moghreïn et Aïn Bentili, reliés à Es-Smara, Bir Lahlou et Tifariti, la Mauritanie a ouvert le passage de Fdérick, comme le rappelle Al Watan Al An, et qui relie cette ville jumelle de Zouerate aux villes marocaines de Bir Anzarane, puis Boujdour sur l’Atlantique.
Le passage frontalier de Twajil, plus au sud, sera relié aux villes marocaines d’Aouserd et Bir Guendouz, cité côtière de l’Atlantique située à 150 kilomètres au nord du passage d’El Guerguerat, le plus grand passage frontalier entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne.
Dans ce dossier, Al Watan Al An donne la parole à des intervenants marocains et mauritaniens. Ainsi, selon Cheikh Bousaid, chercheur marocain en sciences politiques, spécialisé dans les affaires du Sahara, la multiplication des passages routiers entre la Mauritanie et le Maroc représente une bouffée d’oxygène pour le Sahel et l’Afrique subsaharienne. C’est pourquoi, explique-t-il, cette nouvelle dynamique a fortement irrité le régime d’Alger et le Polisario qui sont même allés jusqu’à menacer la Mauritanie.
Pour Mohamed Bouzenkad, professeur d’histoire à l’université Ibn Zohr, l’initiative atlantique prônée par le Maroc et le modèle de développement continental qui l’accompagne, sont sur la bonne voie grâce aux infrastructures qui sont en train d’être créées au Sahara et en Mauritanie.
De son côté, Mohamed Mahmoud Ould Tolba, président du parti du Front populaire mauritanien (FPM), s’est félicité de l’initiative atlantique royale et de l’ouverture imminente de la route reliant Es-Smara et Bir Moghreïn qui, a-t-dit, aura des «retombées très positives en Mauritanie et au-delà».
Quant à Said Chengriha, le chef d’état-major de l’armée algérienne, il ne manquera certainement pas d’être troublé d’apprendre qu’Amgala, lieu de sa défaite et de son emprisonnement par les Forces armées royales en 1976, est désormais un havre de paix et un point de passage frontalier entre le Maroc et la Mauritanie. Cette nouvelle liaison est destinée à s’étendre vers le nord du Mali et du Niger, régions où l’influence algérienne est en déclin.
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