Décidément, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a été très malin de confier ses deux projets de loi relatifs au système de retraite au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Plutôt que d’affronter directement les syndicats, il a laissé à Nizar Baraka le soin de discuter avec eux de la question. Pour ce dernier, la tâche d'émettre un simple avis consultatif s'avère laborieuse. Hier, lors de la 42ème session ordinaire du CESE, l’avis relatif à ce dossier n’a pas pu être adopté. Devant la réticence des nombreux syndicalistes, membres du CESE, Nizar Baraka a du botter en touche et inviter la commission qui a élaboré cet avis à revoir sa copie, avec des lignes directrices qui créent des précédents dans le fonctionnement du Conseil économique et social.
D’abord, il va devoir pour la première fois prendre plus de temps que le délai légal prévu pour rendre un avis (fixé à deux mois). D’autre part, son futur avis ne sera pas adressé uniquement à la partie d’où est venue la saisine (comprenez le chef de gouvernement) mais à "toutes les composantes du dialogue social". Même sur le volet technique de la manière d’atteindre un âge de départ à la retraite à 65 ans, le CESE va oublier sa proposition initiale et la remplacer dans le futur avis par une formulation vague. Les détails de la déclaration finale du président du Conseil en images.
