À la découverte de Flow motion school, la première école marocaine 100% dédiée aux métiers de l’animation et de l’image

Un étudiant de Flow motion school présente la formation à des responsables (A.Et-tahiry/Le360.)

Le 09/11/2025 à 16h25

VidéoFlow Motion School, située au cœur du quartier Hay Hassani à Casablanca, a célébré jeudi ses lauréats en présence de Khadija Benchouikh, gouverneur de la préfecture d’arrondissement Hay Hassani, qui pilote ce projet. L’événement a été l’occasion de visiter cette école pas comme les autres, gratuite, bien équipée et entièrement dédiée à la formation de jeunes talents marocains dans les métiers de l’illustration et de l’animation.

À Casablanca, dans les salles de la Flow Motion School, les étudiants présentent leurs projets artistiques sur de grands écrans. Les visages sont concentrés, mais fiers. Autour d’eux, ordinateurs puissants, tablettes graphiques et logiciels de pointe témoignent d’un environnement d’apprentissage résolument moderne. Portée par l’Association Rasm’Art, dans le cadre du programme «Insertion de l’axe aide à l’employabilité des jeunes» de l’INDH, l’école s’impose aujourd’hui comme un modèle de formation à la fois innovante et inclusive.

«Flow Motion School est la première école d’animation professionnalisante au Maroc», rappelle d’emblée Ali Rguige, président de l’association Rasm’Art et fondateur de l’établissement. «C’est une formation de huit mois durant laquelle nous formons des talents âgés de 18 à 35 ans, souvent en difficulté sociale, mais dotés d’un grand potentiel artistique», déclare-t-il.

Chaque année, sur près de 2.000 candidatures, seuls 30 étudiants sont sélectionnés. Les candidats passent d’abord un QCM, puis un test pratique selon leur spécialité, avant de se présenter à un entretien oral. Ceux retenus bénéficient d’une bourse durant toute la formation. La dernière promotion a exceptionnellement accueilli 60 étudiants, dont 42 sont déjà insérés dans le marché du travail.

Le parcours, à la fois théorique et pratique, s’articule autour du principe du learning by doing. Les étudiants participent à des ateliers intensifs, réalisent des projets collectifs et effectuent un stage en fin de formation. «Depuis le début de la formation, on a appris énormément de choses, aussi bien des soft skills que des hard skills», explique Sami, étudiant en motion design. «Avant, je n’aurais jamais pu parler devant un public. Aujourd’hui, je me sens plus à l’aise et je me prépare à décrocher mon premier emploi, car au-delà d’un métier, c’est une passion que je veux poursuivre toute ma vie», ajoute-t-il, les yeux brillants.

À ses côtés, Hajar, étudiante en design graphique, partage le même enthousiasme. «Je voulais me lancer dans ce domaine depuis longtemps, mais les écoles sont rares et souvent très chères», regrette-t-elle. «Ici, c’est une vraie opportunité. Nous travaillons en équipe sur des projets d’animation complets, du collage à la conception des mouvements, dans une ambiance d’entraide et de créativité», précise-t-elle. «À l’issue de la formation, je rêve de travailler pour un grand magazine», partage la jeune fille.

Les élèves sont encadrés par des professionnels reconnus du secteur tels que Mohamed Beyoud, directeur artistique du FICAM, les réalisateurs Hicham Lasri et Wadii Charrad, ou encore l’auteur de bande dessinée Yassine Hejjamy. Grâce à eux, les jeunes bénéficient d’une formation professionnalisante couvrant toute la chaîne de production d’un film d’animation - du scénario et du storyboard à la réalisation et à la postproduction.

Depuis son lancement en 2021, les résultats parlent d’eux-mêmes: 90% des lauréats des deux premières promotions ont trouvé un emploi, que ce soit dans des studios d’animation, des agences de communication ou en se lançant en indépendants dans la création artistique. L’école continue d’ailleurs à accompagner ses anciens étudiants jusqu’à leur insertion professionnelle complète.

«Notre objectif est de révéler les talents cachés et de leur offrir une vraie chance dans les industries créatives, un secteur en plein essor au Maroc», conclut Ali Rguige.

À travers ce projet, Flow Motion School incarne la volonté commune des acteurs publics et privés de donner à la jeunesse marocaine les moyens de se former, d’innover et de bâtir un avenir où l’art devient aussi un véritable levier d’emploi et de dignité.

Par Ryme Bousfiha et Abderrahim Et-tahiry
Le 09/11/2025 à 16h25