La situation se dégrade à Jerada. Malgré les mises en garde des autorités et l’interdiction formelle de manifestations non autorisées, une partie de la population, poussée par les courants nihilistes existant dans la région, est sortie dans les rues de la ville ce mercredi 14 mars. Et la démarche était tout sauf pacifique.
Les forces de l’ordre présentes sur place pour garantir la sécurité des biens et des personnes ont fait l’objet de jets de pierres et de bien d’autres formes de violence. Bilan: 80 éléments de la Gendarmerie royale et des Forces auxiliaires ont été blessés. Deux véhicules de la gendarmerie ont été incendiés et trois voitures appartenant aux forces de l’ordre ont été vandalisées. Ressemblant davantage à des actes de délinquance de rue qu’à un mouvement organisé, ces violences ont été inspirées et encouragées par deux courants, l’un islamiste représenté par Al Adl Wal Ihssane et l’autre d’extrême gauche, à savoir Annahj, nous apprend une source locale bien informée.
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Ces actes interviennent alors que le ministère de l'Intérieur, conformément à ses prérogatives légales, a souligné son droit d'appliquer la loi dans la ville, en interdisant les manifestations illégales sur la voie publique, et de répondre avec fermeté aux agissements et comportements irresponsables, en vue de préserver la sécurité, de garantir le cours normal de la vie et de protéger les intérêts des citoyens et citoyennes.
Dans un communiqué rendu public mardi 13 mars, le ministère de l'Intérieur affirme qu'en dépit des efforts déployés par l'Etat pour résoudre les problématiques posées au niveau de la province de Jerada, «certaines parties s'obstinent à décrédibiliser ces efforts en tentant par tous les moyens d'exploiter les revendications légitimes exprimées et à inciter la population de manière continue à manifester sans respect aucun pour les dispositions légales, chose qui perturbe le cours normal de la vie dans la région».
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De telles manifestations et violences sont d’autant plus injustifiées que le gouvernement met les bouchées doubles pour répondre aux revendications de la population. Rappelons que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani avait annoncé, samedi 10 février dernier à Oujda, une série de mesures concrètes en faveur de la population de cette ville. Le plan englobe des mesures d'urgence qui visent notamment à créer quelque 1.000 emplois, dont 300 au profit des ouvriers travaillant dans l’extraction anarchique du charbon (cendriers), outre l’extension de la zone industrielle devant générer 1.500 emplois.
Le plan prévoit aussi la création d’un guichet au siège de la province pour recevoir les porteurs de projets générateurs d’emplois, la mise en place d'un programme visant la création de 5.000 emplois, notamment dans l’agriculture. Egalement prévu, le lancement de 108 projets dans les secteurs des routes, de l'enseignement, de la santé, de l'eau et de l’électricité, pour un coût global de 500 millions de dirhams couvrant la période 2018-2023. S’ajoutent à cela des projets de mise à niveau urbaine, la construction et l’équipement d’un centre de formation professionnelle ainsi que le renforcement de l’offre sanitaire.
Toutes ces mesures, ainsi que la situation sociale à Jerada, ont fait l’objet d’une réunion d’évaluation présidée hier, mardi, au siège de la Primature par le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani. Y ont pris part Aziz Rebah, ministre de l’Energie et des mines, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et Mustapha El Khalfi, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement.