La terre a tremblé hier, dimanche 12 février 2023, sous les pieds des habitants de la province d’Al Hoceïma. Deux secousses telluriques de magnitudes respectives de 3,8 et de 4,3 degrés sur l’échelle de Richter ont été ressenties par la population.
La région est-elle exposée à un risque sismique très élevé? La question se pose notamment à la suite du puissant tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie.
Selon Nacer Jabour, chef de division à l’Institut national de géophysique (ING), l’activité sismique observée à Al Hoceïma est tout à fait régulière.
«Elle survient dans le même contexte observé depuis longtemps. Il y a une réactivation des failles localement à Al Hoceïma. Par conséquent, les secousses telluriques constatées n’ont aucun rapport avec ce qui s’est passé en Turquie et en Syrie», rassure-t-il.
«Nous observons régulièrement une trentaine d’événements toutes les 24 heures, avec des magnitudes généralement inférieures à trois degrés. Certes, les deux secousses d’hier matin ont dépassé la magnitude trois. Mais, ce sont des chocs modérés», explique le chef de division à l’Institut national de géophysique.
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À quel moment faut-il donc s’inquiéter? Pour cet expert, il faudra observer le taux de sismicité et vérifier s’il y a une absence totale ou une augmentation de sismicité, en dépassant 40-50 événements toutes les 24 heures.
«On établit toujours un lien entre les séismes et les failles locales pour voir un peu comment ces dernières sont déstabilisées progressivement», fait-il savoir.
Interrogé sur la recrudescence de l’activité sismique dans cette région d’Al Hoceïma, Nacer Jabour explique qu’il s’agit d’une zone de contact de plaques et signale également qu’elle est très faillée. «Elle est très hétérogène et géologiquement complexe», poursuit-il.
Cependant, ce chef de division à l’ING tient à préciser que toutes les régions au Maroc nécessitent une observation minutieuse et très régulière et avec les moyens d’observation appropriés, rappelant dans ce sens que le Royaume est doté de plus de 35 stations sismiques distribuées sur tout le territoire.
«Ces stations envoient les signaux en temps réel à la centrale de Rabat, ce qui nous permet d’observer en direct ce qui se passe sous le sol marocain et également dans les autres parties du monde, les capteurs étant très sensibles», conclut-il.