Les quatre syndicats représentant les médecins libéraux ont organisé hier, mercredi 12 janvier 2022, à 19h00, une réunion en visioconférence pour exprimer leur désapprobation du taux de cotisation qui leur a été fixé dans le décret actant leur adhésion au régime AMO (Assurance maladie obligatoire) géré par la CNSS.
Les médecins libéraux doivent, rappelons-le, cotiser, sur la base d’un revenu forfaitaire correspodant à 4 fois la valeur du SMIG pour les généralistes et à 5,5 fois le SMIG pour les spécialistes.
Depuis quelques semaines, les médecins libéraux ne cessent d'appeler à une révision de ce décret, demandant au gouvernement de revoir à la baisse le taux de cotisation qui leur a été réservé et de l'aligner aux niveaux accordés à d'autres métiers (notaires, architectes...).
Contacté par Le360, un dirigeant de l'un des quatre syndicats a confirmé qu'à l’issue de cette réunion, à laquelle 5.876 médecins et chirurgiens dentistes ont participé, il a été décidé de tenir une grève du secteur médical libéral, le 20 janvier 2022. Les urgences seront assurées dans les cliniques. En cas d’absence de réponse de l’Exécutif, une autre grève sera organisée dans un mois, nous confie une source proche du dossier.
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Interpellé sur ce taux de cotisation par Le360 lors de son passage à l'émission Grand format-Le360, Hassan Boubrik, directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), avait indiqué: «du moment qu’on est dans un système de forfait, il est clair qu’on n'aura pas nécessairement une équité totale entre catégories ou à l’intérieur de la même catégorie. Vous pouvez avoir un médecin spécialiste qui peut gagner 300.000 dirhams par mois, qui va contribuer à 5,5 fois le SMIG. Vous aurez un médecin qui a une clinique et qui peut déclarer un salarié, peut-être, à 10 fois le SMIG, et qui va contribuer lui aussi à 5,5 fois le SMIG».
Le directeur général de la CNSS avait précisé que «si l'on veut arriver à plus d'équité, on peut imaginer que la cotisation sera assise sur des revenus réels qui sont déduits de déclarations fiscales. On y viendra peut-être un jour quand on gagnera un peu plus de maturité dans nos systèmes».
Par ailleurs, les médecins libéraux appellent à ce que le Tarif national de référence (TNR) soit revalorisé dans les plus brefs délais. Ils plaident également pour la mise en place d’un parcours de soins, tout en insistant sur le rôle principal du médecin généraliste dans la chaîne de soins.
De plus, ils appellent à ce que la médecine libérale soit revalorisée, plaidant pour qu’elle soit reconnue comme étant un secteur privé qui assure un service public. A ce titre, les médecins libéraux rappellent que le secteur a perdu des vies parmi ses rangs lors de la pandémie au détriment de la vie et de l’avenir de leurs familles et ce, sans assurance maladie, sans retraite, sans pension pour les leurs, alors qu’ils assuraient constamment des soins quotidiens aux malades sans recevoir aucune aide (moyens de protection).