Réunis à Casablanca hier, jeudi 24 février, pour étudier la hausse des prix de l'essence à la pompe, qui plombent la trésorerie des transporteurs, les bureaux nationaux des syndicats du transport routier (transport des voyageurs, transport de marchandises, taxis, véhicules de secours et de dépannage) ont annoncé l’organisation d’une grève nationale de 72 heures, à compter du 7 mars 2022.
Cet appel à la grève intervient à la suite de deux rounds de discussions menés par le ministère du Transport avec des syndicats et des fédérations des transporteurs routiers, dont la Fédération du transport et de la logistique (FTL, réunion tenue le 23 février) et l’Union générale des entreprises et professions (UGEP, avec une table ronde tenue hier, jeudi 24 février).
Contacté par Le360, Mustapha El Karkouri, secrétaire général du syndicat national des transports routiers de marchandises, affilié à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), a souligné que les cinq centrales syndicales (la Confédération démocratique du travail -CDT, l’Union marocaine du travail -UMT, l’Union générale des travailleurs du Maroc -UGTM), la Fédération démocratique du travail -FDT) et l’UNTM) n’ont pas été approchés par le ministère du Transport pour assister à ces rounds de concertation. Mustapha El Karkouri tient toutefois à signaler que le ministre, Mohamed Abdeljalil, depuis sa nomination, a écouté les doléances formulées par les professionnels des transports.
«Depuis sa nomination à la tête du ministère du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil a adopté une approche participative fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent avec nous, les représentants des syndicats des transporteurs routiers. Il nous a accueillis à maintes reprises pour discuter de plusieurs dossiers qui concernent la profession. Toutefois, cette flambée du prix des carburants, qui met à mal la trésorerie des transporteurs routiers, dépasse de loin ses prérogatives», a expliqué le secrétaire général du syndicat national des transports routiers de marchandises.
«Il faut aujourd’hui trouver des solutions pour alléger les trésoreries des professionnels du transport routier. Des solutions qui pourraient être temporairement mises en place, en raison de la conjoncture actuelle. Nous avons pointé dans notre communiqué cette problématique de hausse des tarifs à la pompe. Un sujet que nous souhaitons discuter avec le chef du gouvernement, lequel est plus habilité à répondre à nos doléances», soutient-il.
Mais Mustapha El Karkouri ne décolère pas: «je rappelle que c’est le chef du gouvernement de l’époque, Abdelilah Benkirane, qui avait décidé l’indexation des prix des carburants. Je persiste et signe: ce dossier dépasse largement les prérogatives du ministre du Transport».
«Notre secteur s’inquiète des répercussions de ces augmentations de prix des carburants sur l'avenir de notre activité. Le prix de l'énergie continue de grimper et de plomber la trésorerie des professionnels. Une situation qui ne pourra durer longtemps, sans que des défaillances ne surviennent», prévient-il.
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Le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil avait entamé, le 23 février 2022 à Rabat, un round de discussions avec les syndicats des transporteurs routiers afin de réfléchir aux mesures à prendre afin de faire face à la flambée du prix des carburants sur le marché national.
«Nous allons écouter les doléances et les propositions des syndicats de transport avant de parvenir à des conclusions», avait alors promis le ministre de tutelle, Mohamed Abdeljalil, interrogé par Le360.
Ces réunions avec les professionnels, avait expliqué le ministre, visent à «trouver des solutions pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens dans ce contexte difficile. Nous allons poursuivre le dialogue, mais dans les circonstances actuelles, nous étudions la possibilité de prendre des mesures urgentes pour accompagner les entreprises dans cette conjoncture».
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