En cette période de l’Aïd, la métropole est presque une ville déserte. Une ville fantôme. Les commerces sont fermés, les chantiers à l’arrêt, les rues presque vides.
Cela peut durer plusieurs jours, voire des semaines. Depuis lundi dernier, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia ce lundi 3 juillet, la métropole économique est soumise à un «repos forcé».
Les habitants de la ville, ceux qui restent toute l’année, se sont habitués à ce phénomène. Dès que l’Aïd approche, ils s’empressent de faire leurs courses et de s’assurer que rien ne leur manquera pendant le congé annuel des petits commerçants. Ceux-ci s’en vont passer l’Aïd avec leur famille dans leurs régions d’origine, principalement le Souss, mais aussi la région du Draa et de Ouarzazate.
Citant un commerçant du quartier d’El Oulfa, le quotidien affirme que ce dernier a pris l’habitude de partir en cette période de l’année avec toute sa famille pour passer l’Aïd dans sa région natale, le Sud.
D’ordinaire, il se contentait de quelques jours, mais cette année, affirme-t-il, il compte prolonger son congrès pour plusieurs semaines. Les articles qu’il vend dans son commerce ne connaissent pas une forte demande, en raison de l’inflation et de l’augmentation des prix. Autant profiter de l’occasion pour s’offrir de longues vacances.
En cette période l’année, poursuit le quotidien, les quartiers marchands de Derb Omar, Derb Ghellef, Garage Allal ou encore El Korea deviennent déserts. L’activité commerciale est au point mort.
Dans certaines grandes artères de la ville, habituellement bondées, la circulation devient subitement très fluide. Les automobilistes s’en réjouissent, certes. Mais ce n’est pas le cas de tous les habitants de la ville.
Ceux-ci, insiste le quotidien, trouvent de grandes difficultés à se procurer des produits de première nécessité. Chercher le pain à la boulangerie ou chez l’épicier du coin, activité qui prend d’habitude quelques minutes, devient une corvée qui peut prendre une demi-heure, voire plus.
On peut certes acheter quelques produits à l’avance, mais pas tous. Se procurer du pain, des fruits et des légumes, entre autres produits périssables, devient une source de grands soucis pour les ménages.
Certains services sont également indisponibles en cette période. Les garages de mécanique de voitures, les réparateurs de motocyclettes, les ateliers de soudure et les ferronniers, entre autres métiers, sont également à l’arrêt. En cas de pépin, il faut se résigner à attendre l’après-l’Aïd pour réparer sa voiture.
Un habitant de Hay Mohammadi, également cité par le quotidien, se rappelle encore avec amertume comme l’année dernière, en cette période de l’Aïd, il a eu une panne électrique chez lui. L’électricien auquel il a d’ordinaire recours était parti en vacances pour l’occasion, ce qui l’a mis dans une situation difficile.
Il faut dire, souligne le quotidien, que tout change dans la ville en cette période. Avant l’Aïd, cela grouille de partout, des petits métiers naissent spontanément pour disparaître aussi subitement le lendemain de la fête. La ville est plongée ensuite dans une torpeur, propice à une autre activité à laquelle les habitants se livrent volontiers: renouer les liens sociaux avec leur famille, proches et amis.