Déblocage? Les recalés au concours d’accès au métier d’avocat, qui mènent depuis plus d’une semaine une grève de la faim pour protester contre les résultats dudit concours, ont accepté de mettre fin à leur mouvement. C’est ce qu’a annoncé la Délégation interministérielle aux droits de l’homme (DIDH) sur sa page Facebook, dans la nuit de vendredi à samedi.
La DIDH a ainsi salué «la réceptivité des grévistes en mettant fin à leur grève», lit-on dans le communiqué, qui loue également «l’aptitude du ministère de la Justice à accueillir des représentants des grévistes, afin d’ouvrir un dialogue avec eux dans un délai qui ne dépasse pas les deux semaines». Et de souligner «les appels et efforts fournis de la part des représentants du ministère de la Justice» visant à mettre fin à cette grève.
La décision des grévistes est le résultat de plusieurs discussions avec la tutelle, d’après Mohamed El Ghalloussi, avocat au barreau de Marrakech et président de l’Instance nationale pour la protection des biens publics au Maroc. A en croire le juriste, une première tentative de convaincre les candidats recalés avait déjà échoué, après «un désaccord sur la formulation finale du communiqué» de la DIDH.
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Les grévistes ont «exigé la publication, par la DIDH, d’un communiqué qui comprend un engagement de la part du ministère de la Justice d’entamer un dialogue avec eux», ajoute la même source. Ainsi, ils n’ont accepté de mettre fin à leur grève qu’après la publication du communiqué dans sa formule actuelle.
Une grève de la faim de plus d’une semaine
Le 24 février dernier, plus d’une dizaine de candidats non admis au concours d’accès au métier d’avocat ont entamé une grève de la faim pour protester contre les résultats du concours, qu’ils considèrent «injustes» et «manquant de transparence». Ils ont expliqué avoir eu recours à cette forme de protestation après avoir «épuisé toutes les autres formes de protestation, sans aucune réponse de la part du ministère de la Justice».
Cette grève de la faim a suscité de profondes inquiétudes de la part d’acteurs politiques et institutionnels. Et les choses se sont compliquées davantage lorsque certains de ces jeunes ont été hospitalisés.
L’appel à rompre cette grève de la faim a également été repris par d’autres associations et acteurs de la société civile qui sont intervenus auprès des grévistes afin de trouver un moyen de mettre fin à «la détresse de (ces) jeunes ambitieux», comme l’indique Mohamed El Ghalloussi.
L’affaire a même été portée au Parlement par le président du groupe parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) à la Chambre des représentants, qui a adressé une requête au président de la Commission de justice, de législation et des droits de l’homme, appelant la commission à se réunir «en urgence» afin de discuter «des récents développements du dossier du concours des avocats», et ce, en présence du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.
Alors que le dossier de ceux que l’on surnomme les «victimes du concours des avocats» continue de préoccuper l’opinion publique, et que les concernés maintiennent leur mouvement de protestation et prévoient d’organiser un sit-in en face du Parlement ce dimanche 6 mars 2023 à partir de 16 heures, la rencontre qui aura lieu au siège du ministère et dont la date n’a toujours pas été dévoilée, permettra-t-elle de débloquer la situation?