L’affaire du juge à la cour d’appel de Tétouan, accusé par sa deuxième épouse de corruption, connait de nouveaux rebondissements. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 23 juin, que la plaignante avait fourni au procureur général du Roi un enregistrement audio dans lequel son mari lui aurait avoué avoir prononcé des acquittements en contrepartie de pot-de-vin. La deuxième épouse se serait ainsi vengée du refus du magistrat de lui donner de l’argent. La BNPJ de Casablanca, qui a été chargée d’enquêter sur cette affaire, a convoqué plusieurs individus ayant une relation directe ou indirecte avec cette affaire.
Les noms de certains d’entre eux ont été évoqués dans le procès-verbal de la plaignante ou dans le cadre des investigations en cours. Des sources indiquent que le nombre de personnes auditionnées par la BNPJ ne cesse d’augmenter, s’ajoutant ainsi au juge dénoncé, à un avocat et à un commissaire de police à la retraite.
Les mêmes sources évoquent une autre liste comportant des magistrats, des avocats ainsi que des policiers de différents grades. D’un autre côté, des commissions d’inspection ont été dépêchées à la cour d’appel de Tétouan pour contrôler certains dossiers évoqués dans le procès-verbal de la première plainte ainsi que d’autres affaires sur lesquelles a statué le magistrat mis en cause.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que des avocats ont été convoqués d’urgence cette semaine au siège de la BNPJ à Casablanca. Ils ont été accompagnés par le bâtonnier de Tétouan qui a décidé de les assister pendant leur audition par les enquêteurs. D’après les mêmes sources, il n’est pas exclu que le nombre de personnes auditionnées aille crescendo, y compris dans d’autres affaires.
En effet, des jugements avaient suscité des polémiques à la cour d’appel comme au tribunal de première instance de Tétouan. Certains ont d’ailleurs fait l’objet de plaintes auprès des autorités judiciaires supérieures. On rappelle entre autres l’affaire dite «Lamborghini» évoquée d’ailleurs dans le procès-verbal de l’épouse du juge incriminé. Un avocat avait ainsi mobilisé plusieurs parties et certains journalistes pour défendre le jugement et le propriétaire de la Lamborghini.