Le portage du Covid-19 est lié à sa présence dans une population et ce, en fonction de sa capacité de diffusion. Selon le professeur Jaâfar Heikel, spécialiste des maladies infectieuses, et détenteur d'un PhD en épidémiologie, ce portage implique également «qu'on peut être porteur du virus et ne pas développer la maladie, ou alors développer des formes mineures ou encore ne présenter aucun symptôme clinique (être asymptomatique)».
Ce taux pourrait osciller entre 30 à 50% d’ici fin janvier, ce qui aurait un impact sur la vitesse de propagation du virus. En effet, plus le taux de portage du virus au sein de la population augmente, plus la transmission et la transmissibilité du Covid-19 seront amenées davantage à la hausse. En effet, une personne asymptomatique pense qu’elle n’est pas porteuse de la maladie, mais demeure capable d’infecter les autres.
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«Selon le niveau de progression de la prévalence des tests positifs, le Maroc est passé, en moins de 2 mois, de 1,39 à 26% de positivité. En moyenne, sur 30.000 tests effectués, étant un échantillon relativement représentatif de la population marocaine, 26% sont positifs. Et si nous étions à 100.000 tests par jour, avec la même tendance actuelle, il y aura certainement un doublement du nombre de cas en 2 à 3 jours en moyenne, et on peut arriver, par conséquent, à 50% de prévalence, ce qui implique qu’une personne sur deux sera positive au Covid-19», explique l’épidémiologiste.
«Si 50% de la population est porteuse du virus, 20% ne présenteront aucun signe de la maladie, 60% développeront une maladie avec des signes modérés et 15% avec des signes sévères. Et donc réellement sur les 50% qui pourraient être porteurs du virus, 20% ne le savent même pas. Nous n’allons pouvoir identifier que les 75% symptomatiques», ajoute-t-il, rappelant qu’une bonne partie de la population ne se fait pas tester et se rend directement en pharmacie pour commencer le traitement et n’est pas, par conséquent, comptabilisée et qu’il y a 30% de faux négatifs parmi les tests PCR.
D’après lui, l’estimation du portage du virus et de la prévalence de l'infection permettra de mieux planifier le besoin en nombre de lits, pour les personnes développant des signes graves de la maladie, le besoin en hôpitaux de campagne, en médecins et en médicaments.
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A titre de rappel, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a indiqué, dans une déclaration pour Jeune Afrique, que le Maroc dispose de 5.258 lits de réanimation et de 22.000 à 28.000 lits hospitaliers.
Il a également relevé que «la diffusion du variant Omicron est extrêmement rapide, et bien que notre capacité hospitalière ne soit aujourd’hui pas affectée, avec seulement 5,80 % des lits en réanimation occupés, nous nous attendons à une augmentation. Le pic devrait être atteint aux alentours de la fin du mois de janvier et début février».