Cela s’est bien ressenti, ces dernières années, et une étude vient le confirmer: la situation de stress hydrique actuellement traversée ne devrait pas s’améliorer dans les prochaines années.
Le Centre africain des études stratégiques et de la digitalisation vient de publier ses conclusions, dans sa dernière étude sur le Maroc, et confirme que le Royaume souffre de plus en plus des changements climatiques, ce qui est de nature à «entraîner une réduction des ressources hydriques et des nappes phréatiques, en plus d’une baisse de la production agricole», relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 10 février 2025, ajoutant que «la situation ne devrait pas non plus s’arranger dans un futur proche».
Selon le quotidien, différentes analyses révèlent «une diminution du volume d’eau disponible par habitant, une tendance qui devrait s’accentuer avec la hausse des températures et la diminution des précipitations à l’avenir».
L’étude relayée par Al Ahdath Al Maghribia décrit différents changements climatiques, qui affectent désormais clairement le Maroc: d’abord l’irrégularité et la baisse des précipitations, qui induisent un épuisement des nappes phréatiques et impactent l’agriculture, l’industrie et, par ricochet, l’ensemble de l’économie.
Cette irrégularité, ajoute le quotidien, «limite également l’accès à l’eau potable pour certaines catégories de la population, en particulier dans les régions reculées».
À ce propos, les auteurs de l’étude décrivent «une réduction rapide du volume d’eau disponible par habitant, qui s’établit actuellement à moins de 650 mètres cubes par an». Cette situation devrait même empirer, indiquent-ils, car il est prévu que «ce nombre passe sous la barre des 500 mètres cubes, d’ici 2030».
De l’avis du Centre africain des études stratégiques et de la digitalisation, le Royaume est «aujourd’hui l’un des pays les plus exposés au stress hydrique, étant confronté à une sécheresse persistante, une baisse des précipitations et une demande accrue en eau due à la croissance démographique».
À ce rythme, indique Al Ahdath Al Maghribia, une situation de «pénurie hydrique» pourrait être atteinte au Maroc avant 2050, et le pays sera aussi confronté «à un risque accru d’inondations intenses et répétées dans les zones urbaines».
Au-delà des différentes problématiques découlant de cette rareté, de plus en plus prononcée, de l’eau dans le Royaume, notamment à propos de «la productivité de certains secteurs industriels et de l’agriculture», où «l’étude identifie surtout certaines recommandations qui permettraient au Royaume de mieux gérer la situation», écrit le quotidien, «74 recommandations sont présentées, visant à mettre en place une approche globale et intégrée, fondée sur des solutions intelligentes, la mise en place d’une gouvernance efficace et le renforcement de la coopération internationale».
Le but, explique Al Ahdath Al Maghribia, en est d’«assurer une gestion équilibrée, équitable et efficace des ressources en eau».
En effet, parmi les principaux objectifs stratégiques de cette approche, figure «l’atteinte d’une équité hydrique à travers une distribution équitable et juste des ressources entre les provinces et les régions», ajoute le quotidien, qui relaie le fait que les auteurs de cette étude appellent au lancement d’un programme d’«Équité hydrique régionale», afin de définir des «quotas équitables pour chaque Région, en fonction de la disponibilité des ressources et des besoins de la population», mais aussi de «renforcer l’interconnexion entre les bassins hydriques afin d’assurer l’approvisionnement en eau des zones sèches et de réduire la dépendance aux eaux souterraines», et d’instaurer «un ‘Conseil pour l’équité hydrique’, regroupant des experts environnementaux et économiques ainsi que des représentants régionaux, pour garantir une répartition équitable et transparente de l’eau».
En ce qui concerne les «solutions intelligentes et les nouvelles technologies», Al Ahdath Al Maghribia relaie le fait que l’étude «recommande d’installer des capteurs intelligents dans les maisons et les usines afin d’envoyer des alertes instantanées en cas de consommation excessive via des applications mobiles, d’introduire l’intelligence artificielle dans la distribution de l’eau pour définir les priorités en période de sécheresse et assurer une répartition équitable basée sur les besoins réels».
Parmi les recommandations des auteurs de cette étude, une proposition de lancement d’une application «Eau intelligente Maroc», qui permettrait aux consommateurs «de suivre leur consommation et de recevoir des conseils instantanés sur l’économie de l’eau», de même que la «création d’un «Centre national d’intelligence artificielle pour la gestion de l’eau», afin d’«anticiper les crises hydriques» et «d’élaborer des plans préventifs pour y faire face».
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