Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca a ordonné, lundi dernier, l’ouverture d’une enquête par les services judiciaires compétents. Celle-ci vise à faire la lumière sur les causes de ces trois décès survenus successivement dans la même clinique, en ciblant particulièrement les responsables du service de maternité et les anesthésistes.
Dans son édition du mercredi 15 janvier, Assabah rapporte que le président d’une association des droits de l’Homme a porté à l’attention du procureur du Roi ces décès successifs et similaires. Cette démarche a été initiée après que l’association a été contactée par l’époux de l’une des victimes. Selon ce dernier, son épouse avait été suivie régulièrement par une gynécologue qui n’avait détecté aucun problème de santé durant toute sa grossesse. Ses analyses médicales, toujours normales, corroboraient cet état de santé jusqu’au jour de son accouchement.
Le jour fatidique, elle s’est rendue tôt le matin à la clinique, accompagnée de membres de sa famille. Une fois entrée en salle d’accouchement, elle a subi une anesthésie générale dont elle ne s’est jamais réveillée. Transférée en réanimation après l’intervention, elle est décédée dans la journée.
Le personnel médical, désemparé, aurait longtemps dissimulé à la famille la gravité de la situation, prétendant que la patiente se portait bien et qu’elle allait se réveiller sous peu. Ce n’est qu’en soirée que la famille a appris son décès, officiellement attribué à des «complications».
Le mari de la défunte a également signalé qu’une autre femme, venue accoucher le même jour dans cette clinique, est décédée dans des conditions similaires.
Dans la plainte déposée par l’association des droits de l’Homme, il est également mentionné le décès antérieur d’une troisième femme dans le même service de maternité de cette clinique privée de Casablanca.
Assabah conclut que cette affaire dramatique a pris une tournure encore plus sérieuse avec l’implication du ministère de la Santé et de plusieurs associations de professionnels de la santé, qui souhaitent que toute la lumière soit faite sur ces erreurs médicales graves et répétées.
