Face à la crise qui paralyse le secteur de l’éducation, le ministère de tutelle a décidé d’appliquer des sanctions indirectes à l’encontre des enseignants grévistes. Dans une circulaire, le département gouvernemental a annoncé avoir procédé au retrait des autorisations accordées à des enseignants du secteur public leur permettant de travailler, dans le cadre des heures supplémentaires, dans le secteur privé.
Comme le rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du 22 décembre, les directeurs des académies régionales de l’Education nationale ont adressé des courriers aux directeurs d’établissement, leur annonçant la décision d’annuler toutes les autorisations qui permettaient jusque-là aux enseignants du secteur public d’officier également dans le secteur privé.
Selon ces courriers, «toutes les autorisations accordées aux enseignants du secteur public en vue d’effectuer des heures supplémentaires dans des établissements scolaires privés, pour le cadre de l’année scolaire 2023/2024, sont annulées à compter du 20 décembre». La même source précise que le renouvellement des autorisations demeure cantonné aux professeurs qui travaillent dans leurs établissements d’origine.
Cette décision intervient alors que la grève des enseignants entame sa 13e semaine consécutive. Ce débrayage a fait perdre environ 300 heures d’enseignement. Sept millions d’élèves, issus de 12.000 établissements (primaire, collège et lycée). Alors qu’il ne reste qu’un mois avant la fin officielle du premier semestre scolaire, le quotidien note que les coordinations des enseignants, à l’origine des grèves, a fait perdre un total de deux milliards et 100 millions heures, difficiles à rattraper, d’autant qu’il reste environ 100 heures pour le semestre si les enseignants décident de revenir.
Ce 21 décembre, des centaines d’enseignants ont manifesté à Rabat pour dénoncer l’accord signé le 10 décembre dernier entre le gouvernement et les syndicats, portant sur l’amélioration des salaires. Lors de cette manifestation, plusieurs slogans ont été scandés contre le statut unifié des fonctionnaires de l’Education nationale. Les manifestants ont également revendiqué le retrait définitif de ce statut, l’amélioration de l’école publique et la baisse des heures de travail.