L’Espagne procèdera dans les mois à venir à la dixième campagne de régularisation de migrants sans papiers après l’approbation par le Parlement de l’initiative proposée par le mouvement «Régularisation maintenant».
Ce mouvement a présenté une pétition rassemblant plus de 700.000 signatures de personnalités, collectées depuis 2021, appelant à la régularisation urgente des migrants en situation irrégulière, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du week end (13 et 14 avril).
Le gouvernement espagnol espère que la régularisation d’un plus grand nombre de migrants contribuera au renforcement des opportunités d’emploi et par ricochet à l’augmentation de la participation aux cotisations des pensions de retraite, de sécurité sociale, d’assurance et aux impôts.
Le porte-parole du parti socialiste au pouvoir, Patxi López, a fait savoir qu’il ne s’agissait «ni de créer un open bar, ni de fermer les frontières. Mais un pays comme le nôtre a besoin et va avoir besoin de milliers d’immigrés. Il faut la faire [la régularisation] de manière raisonnable et intelligente».
Selon les auteurs de l’initiative, près de 500.000 étrangers vivent de manière irrégulière en Espagne et travaillent dans l’économie souterraine comme journaliers ou saisonniers dans l’agriculture. Il faut ajouter à ce nombre les enfants qui sont nés en Espagne.
La proposition de régularisation a été présentée à la première chambre qui l’a approuvée avec une majorité confortable. A part le parti d’extrême droite VOX, tous les partis politiques l’ont acceptée, mardi dernier. Le congrès des députés a pour sa part accepté de prendre le texte en considération. *
Des discussions au sein d’une commission parlementaire suivront avant que le texte ne soit amendé pour être étudié lors d’une séance plénière.
L’ancien ministre de l’Inclusion et des Migrations, José Luis Escriva, relaie Al Ahdath Al Maghribia, avait accepté l’année dernière d’assouplir les règles de formation pour la régularisation des étrangers afin de combler les postes vacants. Mais le ministère de Travail avait, alors, montré des réticences par crainte que les employeurs exploitent cette situation pour éviter d’améliorer les conditions de travail des migrants.
Toutefois, dernièrement, cette procédure a été menée, permettant ainsi aux étrangers en situation irrégulière depuis deux ans au minimum d’obtenir une carte de séjour s’ils avaient reçu une formation spécifique.