Sur les 18.948 candidats qui se sont présentés, dimanche dernier, au concours de sélection de nouveaux adouls, elles étaient 7.642 femmes à participer, et ce pour la première fois dans l’histoire du Maroc. Cette révolution, le Maroc la doit à la décision du roi Mohammed VI d’ouvrir la fonction de l’adoulat à la gent féminine, à l’issue du Conseil des ministres du 22 janvier dernier. Une décision «historique et courageuse», écrit Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 8 mai. Décision que le ministre de la Justice a été chargé de mettre en application après un avis favorable et unanime du Conseil supérieur des oulémas.
Al Ahdath estime que cette grande affluence des femmes au concours des adouls constitue une gifle pour certains prêcheurs islamistes qui se sont ouvertement opposés à l’Ijtihad du Conseil supérieur des oulémas, pourtant basé sur la charia et le rite malékite. Ainsi, Hassan El Kettani, le chef de file des salafistes marocains, qui a également mené une fronde contre le droit de la femme à l’héritage, s’est dit opposé à l’ouverture de la profession de adoul aux femmes. Une ouverture qu’il considère comme «une tentative de laïcisation des lois marocaines ayant pour source la charia»!
Un prêche dans le désert en somme, puisque, comme le précise un communiqué du ministère de la Justice, le projet sociétal marocain initié par le roi Mohammed VI, et visant à asseoir l’égalité et la parité, vient de franchir un pas décisif à travers la participation massive des femmes au concours d’adoulat. En attendant les résultats de ce concours, l’on peut d’ores et déjà affirmer avec certitude que la profession de adoul, au Maroc, ne sera jamais plus le seul apanage des hommes.