Huit millions d’heures d’enseignement parties en fumée. C’est le résultat des grèves successives que les quelque 283.662 enseignants de l’école publique ont démarrées le 5 octobre. Plus de 12.000 établissements sont concernés par ce débrayage, qui se poursuit à ce jour. Ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère des parents d’élèves.
Ce mardi 31 octobre, plusieurs parents d’élèves ont tenu un sit-in à Ben M’sick, à Casablanca, pour exprimer leur ras-le-bol. «Nos enfants sont en train de perdre une année d’études. Ils n’ont rien appris du tout», a lancé une mère, réclamant l’arrêt immédiat des grèves pour que les élèves reprennent le chemin de l’école.
Noureddine Akouri, président de la Fédération nationale des associations de parents et de tuteurs d’élèves, s’est plaint, lors d’une conférence, des grèves répétées «qui font perdre le temps d’apprentissage scolaire, d’autant plus que le système a amorcé plusieurs chantiers dans le but de sa réforme qui affectent déjà directement la qualité des prestations fournies au sein de l’école marocaine».
La grève de ce 31 octobre, qui devrait se poursuivre jusqu’au 2 novembre, a surpris les parents et tuteurs d’élèves, surtout qu’un accord a été conclu lundi entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement, portant sur la révision du statut unifié des fonctionnaires de l’éducation nationale.
Selon un communiqué du Département du chef du gouvernement diffusé hier lundi 30 octobre, une volonté commune du gouvernement et de ses partenaires sociaux s’est dégagée de cette réunion pour une mise en œuvre optimale des termes de l’accord signé en janvier 2023.
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Mais la coordination nationale des enseignants du secondaire a appelé à une grève nationale du 31 octobre au 2 novembre, avec des sit-in dans les établissements et devant les directions des académies régionales au troisième jour, en plus de la poursuite de la grève partielle de deux heures le matin et deux heures le soir pour le reste de la semaine.
La coordination justifie ces protestations par «l’intransigeance du ministère» et son insistance sur sa «politique de la sourde oreille et de la fuite en avant». «Il n’y a pas un autre moyen d’exprimer notre mécontentement que celui de recourir à la grève pour faire valoir nos revendications. Nous avons eu recours à d’autres méthodes par le passé, mais elles n’ont pas fonctionné, et tout le monde est d’accord sur l’importance de faire grève pour la dignité et même si cela risquerait d’entraîner une ponction dans notre salaire mensuel», a témoigné un membre de la coordination.