Il y a quelques années seulement, cette oasis plantée de centaines d’hectares de palmiers était considérée comme le grenier de la région et faisait vivre plusieurs milliers d’habitants, y compris ceux de Guelmim. Grâce à ses diverses sources d’eau et à son réseau d’irrigation traditionnel, les jardins de l’oasis produisaient des légumes (tomates, pommes de terre, carottes, navets et courgettes) et des fruits (grenadines, olives, figues et dattes).
Mais ces dernières années, la sécheresse a épuisé l’eau des sources, entraînant une baisse considérable de la production agricole.
La situation de l’oasis s’est dégradée au point que des habitants ont migré vers la ville de Guelmim, selon des témoignages recueillis sur place par Le360. Certains habitants du village de Tighmert pointent du doigt de gros propriétaires agricoles, qui se seraient installés tout près de la zone en pompant l’eau des nappes phréatiques qui «nourrissaient les sources de l’oasis».
Si les autorités n’interviennent pas vite pour secourir l’oasis, celle-ci «disparaîtra de la carte», selon des habitants. Ces derniers lancent un cri de détresse: «L’eau qui arrivait du sous-sol vers l’oasis s’est vite asséchée et aucune goutte ne circule depuis trois ans dans les canalisations d’irrigation.»
Lire aussi : Les travaux du barrage Fask, le plus grand du Sud marocain, ont atteint un taux de réalisation de 97%
Toutefois, «le seul espoir réside dans le barrage Fask, dont les travaux sont en cours d’achèvement», affirme Mhamoud, un fellah de Tighmert. Selon lui, les autorités locales «ont promis d’irriguer l’oasis à partir de l’eau du barrage» dans l’espoir de voir ce patrimoine ressusciter.
L’oasis de Tighmert est un lieu exceptionnel, pourvu de hauts et merveilleux palmiers qu’il faut absolument préserver. Les travaux du barrage Fask, situé à 30 kilomètres au sud de Guelmim, se poursuivent. Avec une retenue de 80 millions de mètres cubes, cet ouvrage, dont les travaux ont débuté en 2018 pour un montant estimé à 1,5 milliard de dirhams, contribuera à la protection de Guelmim contre les inondations et la sécheresse, ainsi qu’à l’irrigation de 10 à 20 mille hectares de périmètre agricole.