Hafsa Boutahar, victime présumée d’un viol commis à son encontre par le journaliste Omar Radi, fait face aux soutiens de son présumé agresseur sur les réseaux sociaux. Seule contre la meute, elle se bat avec courage pour que son nom et le viol qu’elle affirme avoir subi ne soient pas relégués aux oubliettes.
Dans un post partagé sur son compte Facebook, la jeune femme s’adresse directement au journaliste marocain et fondateur du Journal Hebdomadaire, Aboubakr Jamaï, en réaction à une vidéo de celui-ci, dans laquelle il explique apporter son soutien inconditionnel à Omar Radi et à Soulaimane Raïssouni, maintenus en détention préventive et actuellement en grève de la faim.
Aboubakr Jamaï exprime son soutien sans aucun égard pour Hafsa Boutahar, présumée violée par Omar Radi, ne serait-ce que par le bénéfice du doute.
Pour Hafsa Boutahar, le fait de balayer d’un revers de main sa version des faits et ses droits, est «le comble de la violation de la dignité de la victime en tant qu’être humain». Elle voit aussi dans cet élan solidaire aveugle, qui ne va que dans le sens de son présumé agresseur, «une tentative de tromper l’opinion publique pour générer des sympathies avec les auteurs de crimes sexuels».
Affirmant pouvoir comprendre cette solidarité masculine à l’égard d’un frère que l’on considère comme opprimé, Hafsa Boutahar rappelle toutefois être une «femme libre» et de lancer en direction d'Aboubakr Jamaï: "je ne suis pas un outil entre vos mains pour régler des comptes et des rancunes avec les autorités», faisant ainsi référence à sa rancœur tenace contre les institutions du Royaume.
«De telles déclarations ne nous feront pas taire, ni moi, ni les autres victimes de l'exploitation sexuelle», prévient Hafsa Boutahar, rompant ainsi avec la loi du silence qui favorise l’impunité des auteurs de crimes sexuels. Nous ne serons pas «des poupées créées pour satisfaire vos caprices passagers», s’écrie la jeune femme, qui semble plus déterminée que jamais à ne pas laisser étouffer sa voix par le brouhaha des soutiens de son présumé violeur.