Hicham Jerando: parcours d’un escroc travesti en opposant politique

Hicham Jerando, youtubeur marocain installé au Canada.

Revue de presseLa justice marocaine accuse le cyberactiviste Hicham Jerando de chantage et de cyberextorsion, révélant ainsi la véritable nature de ce youtubeur qui se prétendait opposant politique. Selon Jeune Afrique, Jerando, qui compte plus de 700.000 abonnés sur sa chaîne Youtube basée au Canada, utilisait sa plateforme pour des accusations gratuites et des gains financiers.

Le 20/03/2025 à 22h55

Hicham Jerando, ce Maroco-Canadien qui s’érige en cybermilitant politique, très actif sur les réseaux sociaux, pour dénoncer ce qu’il appelle la corruption au sein de l’administration et de l’appareil judiciaire marocains, n’est-il finalement qu’un cyberescroc notoire?

Selon un article de Jeune Afrique daté du 19 mars, Hicham Jerando, propriétaire d’une boutique de costumes au Canada, est accusé par la justice marocaine de diriger un réseau de cyberextorsion. Suite à l’arrestation de ses complices présumés au Maroc, dont des membres de sa famille, il a fui le Canada, invoquant des craintes pour sa sécurité.

La fuite précipitée de Hicham Jerando, soulève des questions quant à son lien avec l’arrestation de ses complices présumés à Casablanca. Ces derniers, dont sa sœur Jamila Jerando, son époux Ahmed Tahiri, son fils Abderrahim (22 ans), tous trois placés en détention provisoire, sont accusés de «complicité d’outrage à une institution constitutionnelle et à un corps organisé, de diffusion et de publication d’allégations et de faits mensongers dans le but de porter atteinte à la vie privée des personnes et les diffamer ainsi que pour les délits de menaces». Ils sont également soupçonnés d’avoir aidé Jerando à créer des comptes sur les réseaux sociaux.

Selon Jeune Afrique, une femme, dont l’identité n’a pas été révélée, a porté plainte contre lui, l’accusant de diffamation, de menaces et d’extorsion via WhatsApp, ce qui a déclenché l’action en justice devant le tribunal correctionnel de Casablanca.

Le maître-chanteur utilise un réseau d’intermédiaires maroco-canadiens pour blanchir l’argent qu’il extorque. Ces intermédiaires possèdent des comptes bancaires au Maroc, où les victimes versent les sommes en dirhams. Ensuite, ces montants sont transférés vers des comptes à la banque canadienne Scotia, directement liés à l’adresse mail personnelle de Jerando.

Pour manipuler ces intermédiaires, Jerando leur fait croire que l’argent est destiné à aider des étudiants marocains au Canada. Cette ruse lui permet de justifier les transferts et de dissimuler l’origine illégale des fonds.

Cet escroc utilisait ses multiples visages pour commettre ses méfaits, tantôt vendeur de costumes, tantôt acteur d’actions de bienfaisance, tantôt opposant politique, défenseur de la monarchie accusant le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, mais aussi les magistrats et les avocats les plus en vue dans le pays, de corruption.

A travers sa chaîne «Tahadi» (défi), il se présentait comme un défenseur des opprimés, mais ses prises de position, souvent empreintes de théories du complot extravagantes, l’ont conduit à une multitude de procédures judiciaires au Canada et au Maroc. La question qui se pose est de savoir si les sommes extorquées à ses victimes seront suffisantes pour couvrir les frais des procès intentés par les nombreux plaignants, qui réclament des millions de dollars.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 20/03/2025 à 22h55

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