Un enfant marocain âgé de deux ans a perdu la vie de manière tragique et brutale lors d’une attaque au couteau survenue, mercredi 22 janvier à 11h45 (heure locale), dans un parc de la ville allemande d’Aschaffenbourg, en Bavière (sud).
La scène s’est déroulée sous les yeux effarés des encadrants et des passants, alors que l’auteur présumé, 28 ans, décrit comme souffrant de graves problèmes psychiatriques, s’en est pris à un groupe d’enfants profitant d’une sortie pédagogique. Un homme de 41 ans, intervenu pour les défendre, a également payé de sa vie. Trois autres personnes ont été blessées: une fillette syrienne âgée de deux ans, un homme de 72 ans et une enseignante de 59 ans, qui s’est cassé le bras en tentant de fuir.
Les trois blessés ont été pris en charge dans un hôpital d’Aschaffenburg. La fillette de deux ans a été blessée au cou par des coups portés avec l’arme, tandis que l’homme adulte a reçu des coups dans le haut du corps. Quant à l’éducatrice du groupe de maternelle, elle s’est fracturé l’avant-bras, rapporte le journal allemand Welt.
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Le suspect, qui a pris la fuite à pied après le crime, a rapidement été interpellé par les forces de l’ordre à proximité des lieux. Il a ensuite été conduit dans un poste de police voisin. L’arme du crime, un couteau de cuisine, a été saisie par les enquêteurs, a expliqué la police.
L’auteur présumé, hospitalisé à plusieurs reprises pour des troubles psychiatriques, est entré en Allemagne en 2022. Ayant lui-même suspendu sa demande d’asile en 2023, il était sous le coup d’une décision d’expulsion, mais celle-ci n’avait pas été exécutée. Selon le ministre de l’Intérieur de Bavière, Joachim Herrmann, il ne s’agit pas d’un acte terroriste, bien que l’agresseur ait agi de manière «soudaine et délibérée».
Lors de la perquisition menée à son domicile, des médicaments destinés à traiter des troubles psychiatriques ont été trouvés, mais aucun indice suggérant une potentielle radicalisation. Il a été placé dans un établissement psychiatrique, selon le quotidien allemand Bild, et ce, avant d’être déféré devant un juge, comme rapporté par Focus Online, une plateforme numérique d’information en Allemagne.
Ce drame survient en pleine campagne électorale pour les législatives anticipées du 23 février. Les réactions politiques sont vives, avec des appels à renforcer les contrôles aux frontières et à revoir les lois sur l’asile, comme le fait savoir Le Merkur, journal régional allemand basé à Munich, en Bavière.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat du Parti social-démocrate (SPD) aux élections anticipées, a interpellé les autorités compétentes dans un message publié sur X, exigeant des explications sur les raisons pour lesquelles le suspect, pourtant sous le coup d’une décision d’expulsion, n’avait pas quitté le pays. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de «tolérance mal comprise» à l’égard d’individus venant en Allemagne «pour y chercher protection» mais représentant un danger.
De son côté, Friedrich Merz, président des Chrétiens-démocrates (CDU), a noté que «les Allemands doivent à nouveau se sentir en sécurité».
Enfin, Christian Dürr, chef du groupe parlementaire du FDP au Bundestag, a appelé à une réunion d’urgence réunissant les ministres de l’Intérieur de la Confédération et des Länder, afin de discuter de mesures immédiates à prendre pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent: «L’Allemagne doit rester un pays tolérant. Nous avons besoin d’immigration qualifiée. Mais cela doit se faire dans le cadre de nos règles, et non au détriment de notre sécurité».