Incitations à l’émigration clandestine par Sebta: arrestations de ressortissants algériens

Des migrants clandestins tentent en vain de prendre d’assaut une clôture délimitant le préside de Sebta, le dimanche 15 septembre 2024.. AFP or licensors

Revue de presseParmi les 152 personnes arrêtées pour avoir incité à émigrer clandestinement depuis des comptes sur différents réseaux sociaux vers le préside de Sebta, figurent des ressortissants algériens qui, bien souvent, étaient les leaders de ces agitateurs. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 23/09/2024 à 20h00

Après l’échec d’une tentative d’émigration clandestine en masse, au cours de laquelle près de 3.000 personnes avaient essayé, le dimanche 15 septembre dernier, de forcer le passage vers le préside de Sebta, un total de 152 individus ont été arrêtés pour «incitation à l’émigration clandestine», dont des Algériens, indique Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 24 septembre.

Selon les premiers résultats de l’enquête, ces individus, des Marocains dans leur majorité, ainsi que d’autres pays issus d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, avaient répondu à des appels lancés sur les réseaux sociaux.

Le leader de ces appels largement relayés est une femme, une Algérienne qui se faisait passer pour une Marocaine. Sévissant principalement sur TikTok, elle a été interpellée par une Brigade de la gendarmerie royale, près de Belyounech, dans le nord du Royaume.

Cette femme, elle aussi candidate à l’émigration clandestine, s’était distinguée dans le lot des migrants par ses déclarations provocantes. Défiant les forces de l’ordre, et au mépris des lois, elle avait menacé d’une récidive depuis la ville de Nador, proche du préside de Melilla.

Un autre ressortissant algérien a été arrêté, un footballeur plutôt connu résidant au Maroc et qui non seulement voulait se rendre de cette manière en Espagne pour y «évoluer» dans un célèbre club, mais incitait d’autres à faire de même dans les nombreuses vidéos qu’il postait. Placés en état d’arrestation, les deux mis en cause auront par la suite maille à partir avec la justice.

De fait, de plus en plus d’Algériens tentent de se rendre clandestinement dans le préside de Sebta depuis le Maroc. Ces candidats à l’émigration clandestine viennent ainsi d’opérer une modification dans leur trajectoire d’émigration en direction de l’Europe.

Alors qu’auparavant, ils tentaient de se rendre dans le vieux continent par la Libye et la Turquie, ils cherchent désormais à se rendre dans les villes du nord du Royaume, d’où ils pensent pouvoir se rendre à Sebta, avant de tenter une traversée en direction de la péninsule ibérique.

Au cours de l’été écoulé, le nombre d’Algériens qui sont entrés au Maroc pour se rendre à Fnideq, à Tanger et à M’diq, a d’ailleurs considérablement augmenté.

Dans des vidéos qu’ils ont diffusées, des médias espagnols montrent l’arrivée d’un groupe d’Algériens, en fait des familles entières, qui supplient des fonctionnaires espagnols de ne pas les refouler en direction du Maroc.

Le jeudi 12 septembre dernier, à Fnideq, les forces de l’ordre ont arrêté et procédé au rapatriement de 39 individus de nationalités algérienne et tunisienne, tous désireux de se rendre clandestinement à Sebta.

À cause de la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie qui prévaut depuis 2021, les clandestins algériens ont été renvoyés en Tunisie.

Par Walid Ayadi
Le 23/09/2024 à 20h00