La réadmission s'est faite conformément à une décision prise conjointement par les autorités marocaines et espagnoles, indiquent des sources contactées par le360.
C'est la première fois qu'un aussi grand nombre de candidats à l'émigration clandestine fait l'objet de refoulement en une seule opération par les autorités espagnoles. Par le passé, de petits groupes ne dépassant pas la dizaine étaient refoulés régulièrement vers le Royaume. Mais maintenant, l'opération est massive.
"L'expulsion aussi massive cette fois-ci, veut signifier à ces migrants, pour la plupart d'origine subsaharienne, que le passage à travers la haute clôture n'est plus tolérée", a expliqué une source espagnole proche de ce dossier.
Il s'agit d'un "acte dissuasif qu'il faut prendre au sérieux par les migrants clandestins", précise la même source.
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L'autre première, c'est que ce sont les mêmes migrants qui ont forcé la clôture frontalière de Sebta la veille qui ont été expulsés vers le Royaume. Ces derniers ont commencé à être ingénieux ces derniers temps en employant des méthodes "plus violentes et plus payantes leur permettant de s'opposer à la gardia civile espagnole".
Cette parade leur facilite l'infiltration à Sebta après le franchissement sans trop de mal de la clôture.
Mercredi 22 août, lors de la célébration de l'Aïd El Adha, ils ont jeté de l'acide et de la chaux sur les gardes frontières des deux côtés.
Ce jeudi, vers 12h00, un autobus espagnol rempli de 120 clandestins a franchi le poste frontalier marocain dans le cadre d'une opération de refoulement massive par la voie terrestre, "jamais exécutée jusqu'ici de cette manière", notent les observateurs.
A noter que le 26 juillet dernier, 600 migrants asubsahariens ont réussi à pénétrer à Sebta à travers la clôture. Pour y parvenir, ils ont utilisé de la chaux vive et des excréments contre les policiers des deux côtés. En février 2017, quatre étapes d'assaut se sont soldées par le passage de 850 migrants. Cette fois-ci, ces derniers ont forcé un poste frontalier en brisant ses portes avec des cisailles et des marteaux.
Récemment, le Maroc a fait savoir à l'Union européenne (UE) qu'il ne pouvait à lui seul faire le gendarme, réclamant un soutien logistique et financier. L'Espagne et l'Allemagne ont publiquement appuyé cette revendication marocaine.